Rots d’extraterrestre ? l’astromobile Curiosity très proche d’une source de méthane sur Mars
Un groupe de scientifiques vient peut-être de localiser sur Mars une mystérieuse source de méthane, un gaz le plus souvent produit par des microbes, et l’astromobile Curiosity de la NASA pourrait se trouver juste au-dessus.
Image d’entête : un selfie du Curiosity en février 2013. (NASA)
Les systèmes de détection du Curiosity ont détecté des émanations de méthane à six reprises depuis que le robot mobil s’est posé dans le cratère Gale de Mars en 2012, mais les scientifiques n’ont pas été en mesure d’en trouver la source. Aujourd’hui, grâce à une nouvelle analyse, les chercheurs ont pu remonter à l’origine de ces “rots” de méthane.
Pour déterminer l’origine de la source de méthane, des chercheurs de l’Institut de technologie de Californie (Caltech) ont modélisé les particules de gaz de méthane en les divisant en lots distincts. En tenant compte de la vitesse et de la direction du vent au moment de leur détection, l’équipe a suivi les particules de méthane dans le temps jusqu’à leurs points d’émission possibles. En procédant ainsi chaque pics de détection, ils ont pu trianguler les régions où la source de méthane est la plus probablement située, l’une d’entre elles se trouvant à quelques dizaines de kilomètres de l’astromobile.
Selon les chercheurs dans leur étude :
Les résultats indiquent une région d’émission active à l’ouest et au sud-ouest du Curiosity sur le sol du cratère nord-ouest. Cela peut invoquer une coïncidence avec le fait que nous avons sélectionné un site d’atterrissage pour Curiosity qui est situé à côté d’un site actif d’émission de méthane.
Cette perspective est enthousiasmante pour les scientifiques, car la quasi-totalité du méthane présent dans l’atmosphère terrestre a des origines biologiques, selon les chercheurs, de sorte que sa présence sur Mars pourrait être un indicateur clé pour trouver la vie sur la planète ostensiblement désolée.
Même si le méthane est produit par des processus non biologiques, il pourrait indiquer une activité géologique étroitement liée à la présence d’eau liquide, un ingrédient essentiel au développement de la vie passée ou présente.
Le cycle supposé du méthane sur Mars, montrant comment le gaz est produit et détruit. (ESA)
Le Curiosity a détecté des émissions de méthane grâce à un instrument appelé Spectromètre laser réglable, capable de détecter des traces de ce gaz à moins d’une demi-partie par milliard (ppm), soit environ la quantité d’une pincée de sel déposée dans une piscine olympique. Les pics de méthane qui ont conduit l’équipe à la source potentielle ont été enregistrés à environ 10 ppm.
Les précédentes tentatives de recoupement des concentrations de méthane enregistrées par le Curiosity avec les niveaux de méthane atmosphérique détectés par la sonde Trace Gas Orbiter (TGO) de l’Agence spatiale européenne ont échoué. Cela pourrait signifier soit qu’il y a du méthane dans l’atmosphère martienne et que le TGO ne le détecte pas, soit qu’il n’y a pas de méthane atmosphérique sur Mars et que le Curiosity est garé juste au-dessus d’une source locale.
Bien que nous ne sachions toujours pas si le méthane provient de minuscules formes de vie, la durée de vie détectable du méthane n’est que de 330 ans, après quoi il est complètement détruit par l’exposition à la lumière du soleil. Cela signifie que ce qui a produit le méthane pourrait encore en produire aujourd’hui. La prochaine tâche des scientifiques consistera à découvrir ce qu’est cette chose.
La recherche, qui n’a pas encore été revue par les pairs, est disponible en prépublication sur Research Square : Mars Methane Sources in Northwestern Gale Crater Inferred from Back-Trajectory Modeling.