Il s’avère que les girafes ont une vie sociale très complexe, comparable à celle des éléphants
Selon une équipe de scientifiques de l’université de Bristol, au Royaume-Uni, les girafes sont beaucoup plus compétentes socialement que nous le pensons. Ils appellent à une meilleure connaissance de ces artiodactyles incroyablement grands.
Image d’entête : une mère girafe de Rothschild s’occupant de son bébé au Soysambu Conservancy, dans la région de la vallée du Rift au Kenya. (Zoe Muller/ Université de Bristol)
Les girafes peuvent mesurer près de 6 mètres, ont une langue violette et possèdent des structures osseuses sur la tête, appelées ossicônes.
Elles ont également la malchance de partager la savane africaine avec les éléphants, les plus grands mammifères terrestres de la planète, réputés pour leur intelligence et leurs compétences sociales. Mais cette nouvelle recherche est le dernier regard porté sur la structure sociale des girafes, qui a suscité un nouvel intérêt au cours de la dernière décennie. Auparavant, les biologistes pensaient que ces mammifères n’avaient pas vraiment de structure sociale, selon cette nouvelle étude.
Selon Zoe Muller, biologiste à l’université de Bristol et auteur principal de l’étude, dans un communiqué de presse de l’université
Je trouve déroutant qu’une espèce africaine aussi grande, emblématique et charismatique ait été sous-étudiée pendant si longtemps. Cette étude rassemble toutes les preuves suggérant que les girafes sont en fait une espèce sociale très complexe, avec des systèmes sociaux complexes et très fonctionnels, potentiellement comparables à ceux des éléphants, des cétacés et des chimpanzés.
L’équipe de Zoe Muller a passé en revue 404 études portant sur le comportement des girafes afin d’obtenir une vue d’ensemble du système social de ces animaux, en accordant une attention particulière aux femelles dans les différents groupes sociaux, à la dispersion des girafes mâles et à la manière dont les petits sont élevés et pendant combien de temps. Ils ont constaté que la structure sociale des girafes était comparable à celle d’autres espèces de mammifères intelligents qui forment des groupes sociaux soudés. Certains de ces groupes, comme les orques, ont une hiérarchie sociale matriarcale, ce qui signifie que les femelles les plus âgées dirigent les opérations.
Groupe de girafes. (Zoe Muller/ Université de Bristol)
L’équipe de recherche a estimé que les girafes passent près d’un tiers de leur vie dans un état de “post-reproduction”, les femelles de l’espèce vivant au-delà de la ménopause pour aider à élever de nouvelles générations de descendants. Comme les troupeaux de girafes peuvent aller d’une demi-douzaine d’animaux à près de 50, ce n’est pas une mince affaire. Ce phénomène, appelé « hypothèse de la grand-mère« , est observé chez certaines baleines, certains primates, les éléphants et maintenant les girafes. En effet, les animaux les plus âgés sont biologiquement programmés pour assurer la longévité de leur groupe social en restant dans les parages un peu plus longtemps. Les girafes étudiées ont passé jusqu’à 30 % de leur vie dans cette période post-reproductive, contre 23 % pour les éléphants et 35 % pour les orques.
Toujours selon Muller :
Reconnaître que les girafes ont un système social coopératif complexe et qu’elles vivent dans des sociétés matrilinéaires nous permettra de mieux comprendre leur écologie comportementale et leurs besoins en matière de conservation… Si nous considérons les girafes comme une espèce socialement très complexe, leur statut de mammifère plus complexe et plus intelligent, qui mérite de plus en plus d’être protégé, s’en trouvera amélioré.
L’étude publiée dans Mammal Review : A review of the social behaviour of the giraffe Giraffa camelopardalis: a misunderstood but socially complex species et présentée sur le site de l’Université de Bristol : Giraffes are as socially complex as elephants, study finds.