Réchauffement : quatrième épisode de stress intense pour la Grande Barrière de Corail
La Grande Barrière de Corail est en train de subir un « blanchissement massif », selon les autorités australiennes, le blanchiment ayant été constaté sur plusieurs récifs dans une grande partie du système naturel.
GIF d’entête : blanchiment d’un corail, Inflation pulsée utilisée pour éjecter les cellules d’algues mortes. (Brett Lewis/ Queensland’s University of Technology)
Le plus grand système de récifs coralliens du monde plie sous les effets du changement climatique, une fois de plus. Selon l’autorité australienne chargée des récifs, le quatrième épisode de blanchiment massif se produit en ce moment même dans le système récifal. Cet événement a lieu malgré l’effet de refroidissement du phénomène La Niña sur les systèmes climatiques locaux.
Le troisième épisode de blanchissement massif s’est produit en mars 2020.
Selon la Reef Authority à propos de la situation :
Le blanchiment observé depuis les airs correspondait largement à la répartition spatiale du stress thermique subi. « Le blanchiment du corail a été observé sur de multiples récifs dans les quatre zones de gestion (le Far Northern, Cairns-Cooktown, Townsville-Whitsunday et Mackay-Capricorn), confirmant un événement de blanchiment de masse, le quatrième depuis 2016.
Les conditions météorologiques des deux prochaines semaines continuent de rester critiques pour déterminer l’étendue et la gravité globales du blanchiment des coraux dans l’ensemble du parc marin.
Ce communiqué est le fruit de relevés aériens qui ont ratissé la zone et confirmé que le blanchiment est en cours sur plusieurs sites de la Grande Barrière de Corail. L’impact écologique de cet événement ne peut être sous-estimé ; le système est composé de quelque 2 500 récifs individuels et de plus de 900 îles, abritant environ 1 500 espèces de poissons et 4 000 types de mollusques.
Le blanchiment se produit lorsque les coraux sont soumis à un stress durable induit par la température et consiste en l’expulsion par les coraux de leurs algues symbiotiques. Les épisodes de blanchiment individuels sont dommageables pour ces animaux, mais des blanchissements répétés peuvent anéantir des récifs entiers, car les populations de coraux ont besoin de beaucoup de temps pour se développer et ils sont donc lents à se rétablir. Les épisodes de blanchiment massif constituent une menace pour des zones entières de vie marine, car les récifs coralliens jouent un rôle essentiel dans l’alimentation et l’hébergement de leurs écosystèmes.
Malgré le niveau élevé de stress que subissent les coraux de la Grande Barrière de Corail, la Reef Authority affirme qu’ils peuvent encore se rétablir si les conditions s’améliorent.
L’événement a eu lieu quatre jours après que les Nations unies se sont lancées dans une mission de surveillance visant à déterminer si le récif, site inscrit au patrimoine mondial, est protégé du changement climatique. Il s’agit d’une mesure prise afin de déterminer si le Comité du patrimoine mondial (CPM) doit inscrire le site sur la liste des sites « en danger », une décision qui sera prise en juin. En juillet dernier, le CPM a décidé de ne pas inscrire la Grande Barrière de Corail sur la liste des sites « en danger », une décision qui a constitué une véritable surprise, puisque l’UNESCO avait conseillé de l’inscrire sur cette liste quelques semaines auparavant.
Les estimations de l’importance des récifs coralliens montrent qu’ils sont à la base d’un quart de la faune et de la flore marines et qu’ils assurent la subsistance de plus d’un demi-milliard de personnes dans le monde. Si les températures continuent d’augmenter et que les récifs continuent de blanchir, toutes ces personnes seront obligées de trouver un autre mode de vie, avec des résultats dramatiques et tragiques inévitables.
Annoncée sur le site du Great Barrier Reef Marine Park Authority du gouvernement australien : Reef Health update – 25 March 2022.