Le dernier rapport du GIEC sur le climat : “Agir sans attendre pour le climat, la clé d’un avenir vivable”
Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son dernier rapport, qui rassemble les conclusions des précédents rapports pour donner une image plus complète de la manière dont le changement climatique d’origine humaine continue d’affecter la planète.
Le “Climate Change 2023: Synthesis Report” (lien plus bas) est le résumé le plus complet de nos connaissances actuelles sur le changement climatique. En 2018, le GIEC a mis en évidence les défis à relever pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Cinq ans plus tard, alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, le défi de contenir le réchauffement de la planète se pose avec force.
L’augmentation de la température à la surface de la Terre de 1,1 °C par rapport aux niveaux préindustriels, causée par plus de 100 ans de consommation de combustibles fossiles, d’utilisation non durable de l’énergie et des sols et de modes de consommation, a entraîné une augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques exceptionnels qui affectent les populations et les écosystèmes du monde entier, en particulier ceux qui y sont les plus vulnérables.
Selon Aditi Mukherji, l’un des 93 auteurs du rapport :
Près de la moitié de la population mondiale vit dans des régions très vulnérables au changement climatique. Au cours de la dernière décennie, les décès dus aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes ont été 15 fois plus nombreux dans les régions très vulnérables.
Le rapport contient quelques nouvelles positives. La sensibilisation croissante du public et des politiques a conduit de nombreux pays et villes à adopter des politiques climatiques, ce qui s’est traduit par des avantages avérés. Mais les auteurs soulignent que, malgré ces progrès, des lacunes subsistent et continueront de se creuser si l’on ne s’y attaque pas.
Selon le professeur Mark Howden, rédacteur en chef du rapport :
Les choix que nous faisons aujourd’hui auront des conséquences dans les décennies à venir et potentiellement pendant des milliers d’années. Il existe également de nombreuses possibilités d’adaptation au changement climatique qui présentent des avantages connexes considérables, notamment la réduction des émissions. Cependant, la mise en œuvre de ces adaptations ne suit pas le rythme des changements que nous observons.
L’une des solutions recommandées par le GIEC consiste à consolider les diverses connaissances, y compris les connaissances scientifiques, autochtones et locales, afin d’élaborer des mesures efficaces, adaptées au contexte local et socialement acceptables en matière de résilience au changement climatique.
Bien entendu, toute solution au changement climatique nécessite une bonne dose d’argent. Outre le financement public fourni par les gouvernements, les auteurs exhortent les investisseurs, les banques et les régulateurs financiers à s’impliquer et à contribuer financièrement.
Pour Christopher Trisos, l’un des auteurs du rapport :
L’accélération de l’action climatique ne sera possible que si l’on multiplie les financements. Des financements insuffisants et mal orientés freinent les progrès.
Selon le GIEC, nous ne sommes pas actuellement en mesure de limiter le réchauffement à 1,5 °C, voire 2 °C. Chaque hausse progressive du réchauffement de la planète augmente le risque d’effets néfastes et de dommages causés par le changement climatique. Plus nous attendons, plus il sera difficile de gérer le changement climatique, car les risques climatiques et non climatiques interagiront, ce qui aggravera le problème.
Étant donné que la fenêtre d’opportunité qui s’offre à nous se referme rapidement, le GIEC appelle à l’intégration d’une action climatique efficace et équitable. Il existe déjà des mesures politiques dont il est prouvé qu’elles permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer la résistance au climat, mais elles doivent être renforcées et appliquées plus largement.
Pour aller de l’avant, il est urgent de mettre en œuvre des mesures d’économie d’énergie. La mise en commun des connaissances internationales, des technologies et des mesures politiques appropriées peut nous rapprocher d’un changement qui, bien qu’ambitieux, est nécessaire.
Selon le président du GIEC, Hoesung Lee :
Les changements transformationnels ont plus de chances de réussir lorsque la confiance règne, que tout le monde travaille ensemble pour donner la priorité à la réduction des risques et que les avantages et les charges sont partagés équitablement. Ce rapport de synthèse souligne l’urgence de prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore assurer un avenir durable et vivable pour tous.
Ci-dessous, la présentation vidéo du GIEC pour son dernier rapport “Climate Change 2023: Synthesis Report” :
La conférence de presse présentant les résultats du rapport le 20 mars 2023 :
Le rapport disponible sur le site du GIEC/ IPCC : Climate Change 2023: Synthesis Report et présentée sur ce même site : Urgent climate action can secure a liveable future for all (en français (PDF) : Agir sans attendre pour le climat: la clé d’un avenir vivable).