Les morsures de chiens pourraient être plus fréquentes par temps chaud et pollué
De nouvelles recherches publiées cette semaine (lien plus bas) suggèrent que la chaleur, la lumière du soleil et la pollution pourraient inciter certains chiens à mordre. L’étude révèle que les morsures de chiens signalées ont tendance à augmenter les jours où les températures sont élevées, ainsi que les jours où les rayons UV sont plus forts ou certains niveaux de pollution. Selon les auteurs, des recherches supplémentaires seront nécessaires pour confirmer ces résultats, mais d’autres études ont établi un lien similaire entre les fortes chaleurs et l’agressivité chez l’humain et d’autres animaux.
La recherche a été menée par des scientifiques de la Harvard Medical School (Université Harvard/ États-Unis). Ils ont examiné les données publiques relatives aux morsures de chiens dans huit villes américaines, dont Los Angeles, Houston et New York, de 2009 à 2018. Ils ont ensuite croisé ces données avec les données météorologiques et de pollution quotidienne de ces villes.
Au total, près de 70 000 morsures de chiens ont été enregistrées au cours de la période étudiée. L’équipe a établi un lien entre les morsures et le milieu environnant. Par rapport aux jours à faible rayonnement UV, ou à faible exposition au soleil, les morsures de chiens enregistrées ont augmenté de 11 % les jours à fort rayonnement UV. Elles ont également augmenté de 4 % les jours où la température était plus élevée, et de 3 % les jours où les niveaux d’ozone, un polluant courant, atteignaient des valeurs plus élevées. Les morsures de chiens ont légèrement diminué les jours où il pleuvait, et sont restées inchangées quel que soit le niveau d’exposition à un autre type de pollution, les particules fines, ou PM2.5.
Selon les chercheurs, dans leur étude :
Nous concluons que les chiens, ou les interactions entre les humains et les chiens, sont plus hostiles lorsqu’il fait chaud, ensoleillé et qu’il y a du smog, ce qui indique que le fardeau sociétal de la chaleur extrême et de la pollution atmosphérique comprend également les coûts d’agression animale.
L’étude a ses limites. Tout d’abord, les auteurs ne disposaient pas de données sur d’autres facteurs importants qui auraient pu influencer le risque de morsures de chien, tels que la race, le sexe, le fait que le chien ait été castré ou stérilisé, ou la relation entre le chien et sa victime. Ces données représentent également les morsures de chien les plus graves et non les nombreuses blessures légères qui ne sont pas signalées. Bien entendu, ce type de recherche ne peut prouver une relation de cause à effet entre les morsures de chiens et l’environnement, mais seulement établir une corrélation.
Cela dit, de nombreuses études ont établi un lien entre la chaleur et l’augmentation des comportements agressifs chez d’autres animaux, y compris chez l’humain. Une constatation courante, par exemple, est que les crimes violents ont tendance à augmenter pendant l’été. Chez l’humain, ce lien est probablement le résultat de plusieurs facteurs. Jusqu’à un certain point, les températures plus chaudes et le soleil ont tendance à inciter les gens à sortir davantage, par exemple, ce qui pourrait accroître les occasions de conflit. Mais la chaleur elle-même pourrait nous rendre plus grincheux et plus enclins à la violence. Il y a eu moins d’études sur la pollution en particulier, mais certaines recherches ont suggéré que l’exposition à l’ozone avait un effet négatif similaire.
Comme pour les autres animaux, il est possible que la chaleur et la pollution affectent directement le comportement des chiens. Mais ces facteurs peuvent également modifier le comportement des humains à l’égard des chiens et rendre les morsures plus fréquentes. Les auteurs affirment donc que des recherches supplémentaires doivent être menées pour valider et comprendre véritablement ce lien.
L’étude publiée dans Scientific Reports : The risk of being bitten by a dog is higher on hot, sunny, and smoggy days.