Les robots et autres intelligences artificielles ne sont pas très bons dans le rôle de prédicateur
Une nouvelle étude révèle que les prédicateurs robotisés et les sermons de l’Intelligence artificielle sont perçus comme moins crédibles et moins susceptibles de recevoir des dons que les chefs religieux humains. L’auteur principal de l’étude, Joshua Conrad Jackson, de l’université de Chicago, estime que les chefs religieux ont besoin de crédibilité, ce qui n’est pas le cas des robots.
Les chercheurs ont mené trois expériences impliquant différents groupes religieux. Dans la première expérience, ils ont interrogé plus de 400 personnes quittant le temple bouddhiste de Kodaji au Japon, où un robot nommé Mindar (image d’entête) prononce des sermons depuis 2019.
En 2019, le temple Kodaiji (Higashiyama-ku, Kyoto), un temple de l’école Kenninji de la secte Rinzai du bouddhisme zen, a dévoilé l’androïde Mindar. Le temple a demandé à Hiroshi Ishiguro, éminent chercheur dans le domaine des androïdes et professeur à l’université d’Osaka, ainsi qu’à d’autres personnes de coopérer au développement de l’androïde afin d’enseigner les enseignements du bouddhisme d’une manière facile à comprendre et d’aider les personnes à trouver la paix de l’esprit. Il est programmé pour donner un « discours du Dharma » sur le Sutra du cœur.
Les participants qui avaient vu les deux types de sermons, robot et humain, ont systématiquement jugé le robot prédicateur légèrement moins crédible et ont été moins enclins à donner de l’argent au temple.
Dans la seconde expérience, menée dans un temple taoïste de Singapour, les visiteurs ont été exposés soit à un prédicateur humain, soit à un robot humanoïde nommé Pepper, qui prononçait des sermons identiques à des jours différents. Une fois de plus, les personnes qui ont assisté au sermon du robot l’ont jugé légèrement moins crédible et ont donné moins d’argent au temple.
La troisième expérience consistait en une enquête en ligne auprès de 274 chrétiens des États-Unis. Les participants ont lu un sermon écrit par le Dr Joshua Conrad Jackson, mais on leur a dit qu’il avait été écrit soit par un prédicateur humain, soit par une IA. Ceux qui croyaient que le sermon avait été écrit par une IA l’ont jugé moins crédible.
Les résultats suggèrent que si certaines personnes pensent que les robots pourraient être des prédicateurs efficaces, la majorité n’en est pas convaincue. Le Dr Jackson souligne que les organisations religieuses pourraient être confrontées à un déclin de l’engagement de leurs fidèles si elles s’appuient davantage sur la technologie que sur des leaders humains capables de démontrer leur foi, car les robots et l’IA n’ont pas de véritables croyances religieuses…
L’étude publiée dans le Journal of Experimental Psychology: General : Exposure to Robot Preachers Undermines Religious Commitment.