D’anciennes cités découvertes en Amazonie seraient les plus grandes découvertes à ce jour
Des archéologues ont utilisé à la fois le travail sur le terrain et la technologie LIDAR pour trouver des preuves de la présence de colonies vieilles de 2 500 ans dans la partie supérieure de l’Amazonie.
Le réseau dense de centres urbains, le plus grand connu en Amazonie, se trouve dans la vallée de l’Upano en Équateur, dans les contreforts orientaux des Andes. Il a été occupé entre 500 ans avant notre ère et 300-600 ans après notre ère, d’après les preuves recueillies sur les sites.
Image d’entête : scans Lidar de la vallée d’Upano en Equateur montrant des plateformes surélevées. (Antoine Dorison/ Stéphen Rostain)
Selon l’équipe de recherche, basée en France (CNRS) et en Équateur (Université de Puerto Rico), dans leur étude publiée (lien plus bas) :
Cette découverte soulève de nombreuses questions. Quels types d’aménagements ont été construits par les habitants préhispaniques ? Les installations étaient-elles contemporaines et reliées les unes aux autres ? Où les habitants cultivaient-ils la grande quantité de plantes nécessaires à leur subsistance ?
Les recherches s’appuient sur deux décennies de découvertes archéologiques dans la région, qui suggèrent la présence de peuplements plus importants, ainsi que des preuves de l’existence de plusieurs anciennes routes.
La vallée d’Upano en Équateur. (Stephen Rostain)
En 2015, l’Institut national équatorien du patrimoine culturel a commandé une étude LIDAR (détection et estimation de la distance par la lumière) de la zone. Le LIDAR utilise un laser pour repérer les structures et la topographie en 3D. Les chercheurs ont analysé ces données, qui ont révélé de nombreuses caractéristiques d’origine humaine.
Cette image LIDAR fournie par les chercheurs en janvier 2024 montre des complexes de plates-formes rectangulaires disposées autour de places basses et distribuées le long de larges rues creusées sur le site de Kunguints, dans la vallée d’Upano en Équateur. (Antoine Dorison/ Stéphen Rostain)
Selon les chercheurs :
L’analyse a révélé un paysage anthropique élaboré. Des implantations présentant des caractéristiques archéologiques standardisées attestant d’un contexte culturel commun sont reliées entre elles par des routes courtes et longues.
Cela implique, selon les chercheurs, que ces établissements ont été occupés en même temps.
La caractéristique la plus commune de la zone est la présence de plates-formes en terre, le plus souvent rectangulaires et groupées, qui, selon les chercheurs, étaient des bâtiments. Ils ont également trouvé des traces de champs drainés.
Toujours selon les chercheurs dans leur étude :
Les résultats du travail de terrain et de l’analyse LIDAR démontrent que la vallée d’Upano était densément peuplée vers le début de l’ère commune. Le lien étroit entre les zones résidentielles et agricoles rappelle les « cités-jardins » et « l’urbanisme vert » décrits ou théorisés par d’autres chercheurs.
Loin de l’utopie que ces termes impliquent, l’urbanisme de jardin de la vallée d’Upano constitue un paysage concret, dynamique et probablement contesté, et fournit une preuve supplémentaire que l’Amazonie n’est pas la forêt vierge que l’on décrivait autrefois.
L’étude publiée dans Science : Two thousand years of garden urbanism in the Upper Amazon.