Pour la première fois, la grippe aviaire est détectée sur des îles subantarctiques
L‘Agence de santé animale et végétale du Royaume-Uni a confirmé que l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP pour High Pathogenicity Avian Influenza), également connue sous le nom de grippe aviaire, a été détectée chez des éléphants de mer et des otaries à fourrure de l’île subantarctique de Géorgie du Sud.
image d’entête : un labbe antarctique lorgne la carcasse d’un manchot royal. (Liam Quinn)
Les chercheurs ont soupçonné pour la première fois la présence de cette souche de grippe aviaire dans la région en 2023, après la mort de plusieurs grands oiseaux de mer appelés labbes antarctiques (image d’entête). Des tests effectués par la suite sur des mammifères morts, notamment des éléphants de mer et des otaries à fourrure, ont révélé qu’ils avaient également été infectés par la grippe aviaire. Le Dr Ed Hutchinson, de l’université de Glasgow (Royaume-Uni), a déclaré que cette souche nocive de grippe aviaire, connue sous le nom de H5N1, se propageait dans le monde entier.
Selon Hutchinson :
Les virus de la grippe sont particulièrement fréquents chez les oiseaux aquatiques et les oiseaux de rivage, qui peuvent les transporter sur de longues distances lors de leurs migrations. Bien que l’Antarctique soit extrêmement isolé, il était inévitable que la souche hautement pathogène H5N1 de la grippe finisse par atteindre la région.
Les scientifiques sont préoccupés par cette découverte, car la grippe aviaire pourrait menacer la biodiversité unique des oiseaux de l’Antarctique si elle continuait à se propager. Le Dr Alastair Ward, de l’université de Leeds (Royaume-Uni), a déclaré que la plus grande inquiétude suscitée par cette découverte concernait la conservation des oiseaux.
Selon Alastair Ward :
La Géorgie du Sud, et l’île Bird en particulier, est réputée pour abriter de grandes colonies de pétrels géants du Sud, plusieurs espèces d’albatros et deux espèces de manchots. Le déclin des populations d’oiseaux sur ces îles constituerait une grande perte pour le fonctionnement de l’écosystème local et pour la biodiversité mondiale.
Si cette souche hautement pathogène est également une cause majeure de maladie et de décès dans l’industrie mondiale de la volaille, elle n’a que rarement été transmise à l’humain.
La professeure Raina MacIntyre, de l’Institut Kirby et de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, explique que, par le passé, la méthode de prévention de la propagation de la grippe aviaire hautement pathogène consistait à abattre les oiseaux, mais que cette méthode n’est plus viable en raison de l’ampleur de la propagation de la maladie à l’échelle mondiale.
Selon Raina MacIntyre :
De nombreux pays sont passés à la vaccination des oiseaux, ce qui pourrait entraîner une nouvelle mutation du virus.
La propagation de la grippe aviaire aux mammifères est particulièrement préoccupante, car elle peut être le signe d’une adaptation à la transmission aux mammifères et d’un potentiel pandémique. Toutefois, le professeur Rowland Kao, de l’université d’Édimbourg (Écosse), a souligné que, dans la plupart des cas, la transmission de ce virus aux mammifères se produit lorsque ces derniers se nourrissent d’oiseaux morts, et qu’il existe donc un faible risque que le virus s’adapte pour infecter l’humain.Il conseille donc d’éviter tout contact direct avec les oiseaux et les mammifères morts dans la nature, partout où l’influenza aviaire est susceptible d’être en cause.
Annoncée sur le site gouvernemental de l’Animal and Plant Health Agency du Royaume-Uni : Bird flu found in mammals in the sub-Antarctic for the first time.