Le microbiome du sperme lié à l’infertilité humaine
Les microbiomes, les colonies de microbes qui vivent à nos côtés, ont été impliqués dans le cancer, la santé du cerveau et même la personnalité, mais une nouvelle étude a révélé que le microbiome spécifique du sperme peut avoir un impact sur la fertilité masculine.
Selon des chercheurs de l’université de Californie et de l’université du Texas dans une nouvelle étude (lien plus bas) :
La cause des paramètres anormaux d’analyse du sperme n’est pas identifiée dans 30 % des cas, les recherches impliquant le microbiome du sperme peuvent combler cette lacune.
Le sperme contient plusieurs substances qui aident les spermatozoïdes, comme des enzymes, du fructose et de l’acide citrique. On y trouve également de nombreuses bactéries, telles que Lactobacillus, Enterococcus, Corynebacterium et Staphylococcus.
Les chercheurs ont émis l’hypothèse que des différences dans la quantité ou le type de bactéries pouvaient affecter la fertilité et ils ont recruté 73 hommes qui subissaient une consultation de vasectomie ou une évaluation de la fertilité. Ces groupes constituent un bon point de départ pour comparer les différences dans les microbiomes du sperme, car un groupe peinait à avoir des enfants, tandis qu’un autre avait eu des enfants sans problème.
Les chercheurs ont examiné la mobilité et la concentration des spermatozoïdes et les ont divisés en groupes sur cette base. Les cinq espèces les plus courantes, Enterococcus faecalis, Corynebacterium tuberculostearicum, Lactobacillus iners, Staphylococcus epidermidis et Finegoldia magna, ont été retrouvées dans les deux groupes, mais il y avait quelques différences. Ceux qui présentaient une concentration anormale de spermatozoïdes comptaient davantage de Pseudomonas stutzeri et de Pseudomonas fluorescens, mais moins de Pseudomonas putida. Ceux dont la motilité des spermatozoïdes était anormale présentaient une plus grande abondance de Lactobacillus iners.
Cette dernière bactérie est particulièrement intéressante. D’autres recherches s’y sont intéressées en particulier dans le domaine de la fertilité, mais uniquement dans le microbiote vaginal.
Selon les chercheurs :
Dans une étude portant sur 25 couples ayant recours à des techniques de procréation assistée, les chercheurs ont constaté qu’une abondance accrue de Lactobacillus iners dans le fluide du lavage vaginal était associée à l’infertilité. Notre étude représente le premier rapport d’une association négative entre les Lactobacillus iners et la fertilité masculine.
Il convient de noter que les différences entre les groupes sont faibles et qu’un changement dans un seul microbe peut avoir des causes complexes.
Selon l’auteur principal de l’étude, Vadim Osadchiy, urologue résident à l’Université de Californie à Los Angeles :
Il reste encore beaucoup à explorer en ce qui concerne le microbiome et son lien avec l’infertilité masculine. Cependant, ces résultats fournissent des informations précieuses qui peuvent nous orienter dans la bonne direction pour mieux comprendre cette corrélation. Notre recherche s’aligne sur les preuves fournies par des études plus modestes et ouvrira la voie à de futures recherches plus complètes pour élucider la relation complexe entre le microbiome du sperme et la fertilité.
L’étude publiée dans Scientific Reports : Semen microbiota are dramatically altered in men with abnormal sperm parameters et présentée sur le site de l’Université de Californie : Semen microbiome health may impact male fertility.