Ce minuscule poisson transparent produit des sons considérés comme les plus forts pour sa taille
Des scientifiques berlinois ont découvert qu’un minuscule poisson transparent produisait un son de 140 décibels. L’enquête a été motivée par de mystérieux cliquetis dans les aquariums de leur laboratoire.
Mesurant à peine 12 millimètres, le poisson Danionella cerebrum produit un remarquable son comparable à celui d’un pétard et même à celui d’un coup de feu. Les chercheurs affirment que, compte tenu de sa taille, c’est le plus bruyant des poissons.
Principalement étudié dans le domaine des neurosciences en raison de sa petite taille et de sa transparence, la chercheuse Verity Cook, de l’Hôpital universitaire de la Charité de Berlin, a révélé que l’intensité sonore de ce poisson s’étendait à des sons pulsés audibles, même perceptibles lorsque l’on passe nonchalamment devant son aquarium.
Poisson Danionella cerebrum mâle. (Ralf Britz/ Senckenberg Dresden)
On suppose que les battements sont une forme de communication sociale. Alors que les animaux de plus grande taille produisent généralement des sons plus forts, sous l’eau, cette minuscule espèce marine se distingue comme l’une des plus bruyantes. Contrairement aux domaines terrestres, où les animaux de plus grande taille font généralement plus de bruit, sous l’eau, la petite Danionella cerebrum apparaît comme l’une des espèces marines les plus bruyantes découvertes. Réputé pour sa transparence, qui permet d’observer son cerveau en action, ce minuscule poisson est très prisé des scientifiques, qui l’étudient de près sur le plan comportemental.
Au cours de leurs travaux sur ces poissons dans un laboratoire allemand, les scientifiques ont détecté des particularités. Les passants à proximité des aquariums pouvaient discerner des sons, ce qui a conduit à la découverte que le minuscule poisson lui-même en était la source. Verity Cook, auteure principale de l’étude (lien plus bas) et doctorant à l’Hôpital universitaire de la Charité de Berlin, a souligné l’aspect extraordinaire de ces créatures qui sont à la fois minuscules et exceptionnellement bruyantes.
Cook et son équipe ont mené des expériences en réunissant de petits groupes de trois ou quatre poissons dans un aquarium et en réalisant des vidéos à grande vitesse. Ils ont découvert que lorsque les poissons produisent un son, une côte adjacente à leur vessie natatoire, un organe vital pour le contrôle de la flottabilité, est tirée par un muscle spécialisé vers un morceau de cartilage présentant une petite indentation.
La tension accumulée lors de cette contraction est rapidement relâchée, ce qui amène la côte à frapper la vessie natatoire et à produire le son caractéristique d’un tambour. Bien qu’une partie de ce son soit réfléchie dans l’eau, les observateurs qui se tiennent à côté des aquariums le perçoivent comme un bourdonnement continu.
Vidéo tirée de l’étude : vocalisations du poisson Danionella cerebrum avec une fréquence d’impulsion de 120 Hz produites par des compressions alternées gauche-droite de sa vessie natatoire. (V. Cook et col./ PNAS)
Bien que les poissons plus grands soient plus bruyants, le son de la danionelle, impressionnant pour sa taille, se distingue dans le domaine de la communication. Les chercheurs soulignent son mécanisme sophistiqué de tambourinage, qui surpasse les méthodes utilisées par d’autres poissons. Les danionelles mâles produisent ce son exclusivement en groupe, ce qui témoigne d’une hiérarchie sociale unique et ajoute de la complexité à leur communication.
L’étude publiée dans PNAS : Ultrafast sound production mechanism in one of the smallest vertebrates.