La plage : l’astromobile Perseverance trouve les roches pour lesquels elle est venue sur Mars
L’astromobile (rover) Perseverance de la NASA a trouvé à la surface de Mars exactement le type de roche pour lequel sa mission scientifique a été créée. La dernière carotte prélevée par le robot de la taille d’une voiture montre des signes de présence d’eau pendant une longue période dans un lointain passé. Il pourrait même s’agir d’une ancienne plage martienne.
Il s’agit du 24e échantillon prélevé par l’astromobile sur les 38 prévus.
Image d’entête : une formation rocheuse surnommée « Bunsen Peak » où l’astromobile Perseverance a extrait sa 21e carotte de roche (à gauche) et a abrasé une plaque circulaire (à droite) pour étudier la composition de la roche. (NASA/JPL-Caltech/ASU/MSSS)
Perseverance prélevant un échantillon d’une roche que l’équipe scientifique appelle « Bunsen Peak », à l’aide d’un carottier placé à l’extrémité de son bras robotique. Il s’agit de la 21e carotte de roche prélevée par Perseverance, et du 24e échantillon au total pour la mission. L’échantillon a été prélevé le 11 mars 2024, le 1088e jour martien, ou sol, de la mission. (NASA/ JPL-Caltech)
Selon Ken Farley, de la NASA et scientifique du projet Perseverance à l’Institut de technologie de Californie :
Pour faire simple, il s’agit du type de roche que nous espérions trouver lorsque nous avons décidé d’étudier le cratère Jezero.
L’astromobile s’est posée sur la surface de la planète rouge en 2021. Sa mission principale est de découvrir le passé martien et de trouver des indices qui pourraient indiquer la présence d’une vie ancienne sur cette planète. Les zones où l’on trouvait autrefois des eaux riches en minéraux constituent un excellent endroit où chercher.
Selon Farley :
Presque tous les minéraux de la roche que nous venons d’échantillonner ont été fabriqués dans l’eau. Sur Terre, les minéraux déposés dans l’eau sont souvent capables de piéger et de préserver d’anciens matériaux organiques et des biosignatures. La roche peut même nous renseigner sur les conditions climatiques qui régnaient sur Mars au moment de sa formation.
La CacheCam de Perseverance a capturé cette image du dernier échantillon prélevé par l’astromobile le 11 mars. (NASA/JPL-Caltech)
Cette découverte est le signe prometteur que les scientifiques cherchent au bon endroit pour trouver d’anciens environnements potentiellement habitables sur Mars. D’autres analyses devront être effectuées lorsque l’échantillon sera ramené sur Terre pour déterminer s’il contient des signes d’une ancienne vie microbienne.
Selon Sandra Siljeström, du RISE Research Institutes of Sweden (institut de recherche public suédois) :
La silice et certaines parties du carbonate semblent microcristallines, ce qui les rend extrêmement aptes à piéger et à préserver les signes de la vie microbienne qui aurait pu vivre dans cet environnement. Cet échantillon est donc idéal pour l’étude des biosignatures s’il est ramené sur Terre. En outre, l’échantillon pourrait être l’un des plus anciens noyaux collectés jusqu’à présent par Perseverance, ce qui est important, car Mars a connu sa période la plus habitable au début de son histoire.
D’autres données sont en cours de collecte, mais les scientifiques affirment que les résultats obtenus jusqu’à présent sont conformes à l’hypothèse selon laquelle la zone explorée par Perseverance était autrefois le rivage d’un ancien lac.
Annoncée sur le site de la NASA : Rock Sampled by NASA’s Perseverance Embodies Why Rover Came to Mars.