Fin de la mission Rosetta avec son euthanasie cosmique
Le Guru n’a pas été très loquace cette semaine, un rhume lui ayant coupé tous ses moyens, mais il n’allait tout de même louper la fin dramatique de la mission Rosetta…
Voilà ! Rosetta s’est écrasée de manière contrôlée sur la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, autour de laquelle la sonde de l’Agence spatiale européenne (ASE/ ESA) tournait depuis 2 ans.
Les scientifiques au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC), en Allemagne, ont reçu la confirmation de l’atterrissage de la sonde à environ 13h19 heure locale.
Selon Patrick Martin, responsable de la mission Rosetta :
Je peux vous annoncer le plein succès de cette descente historique. Adieu, Rosetta, vous avez accomplit votre tâche. Ce fut le meilleur de la science pure.
Les comètes sont des objets cosmiques primitifs, laissés à l’époque où notre système solaire commençait tout juste à se former, il y a 4,6 milliards d’années. L’exploration et l’analyse de ces corps glacés pourraient faire la lumière sur l’évolution de notre système solaire et aider les scientifiques à retracer l’histoire complète de la façon dont les blocs constitutifs de la vie ont d’abord été livrés à la Terre.
La sonde Rosetta a été la première à être placée dans l’orbite d’une comète, la première à la suivre autour du soleil et la première à envoyer une sonde à sa surface.
L’atterrissage d’aujourd’hui marque la fin d’une ambitieuse mission qui a duré plus d’une décennie. Rosetta, lancée en mars 2004 et après une croisière de 10 ans à travers le système solaire interne, couvrant une distance de 6,5 milliards de km, est arrivée dans l’orbite de la comète 67P en aout 2014. Trois mois plus tard, elle a déployé sa sonde de surface, Philae. Mais au lieu de se fixer à la surface de la comète comme prévu, Philae a rebondi deux fois avant de venir s’échouer contre une falaise. Rosetta a repéré le lieu où repose Philae ce mois-ci.
Tout d’abord observée en 1969, la comète 67P, de 4 km de large, tourne autour du soleil tous les 6,5 ans entre les orbites de la Terre et Jupiter. Elle s’en éloigne actuellement et Rosetta, qui fonctionne à l’énergie solaire, n’aurait plus eu assez d’énergie pour poursuivre ses activités, ainsi la mission devait toucher, de manière utile, à sa fin. Le vaisseau spatial devait arrêter d’envoyer des données dès qu’il toucherait le sol, ce qui signifie que les scientifiques de la mission ne sauront pas si Rosetta a rebondi, comme Philae l’a fait après avoir atterri.
L’ESA a déjà publié les dernières images que Rosetta a recueillies lors de sa chute.
Une mosaïque d’images obtenues lors de la descente et présentant le site d’atterrissage. (SA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA)
Votre Guru a réalisé ce petit GIF avec les toutes dernières images obtenues par Rosetta commençant à 20 km de distance de la comète jusqu’à une proximité de 1,2 km. (ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team)
La dernière image nette obtenue par Rosetta à 1,2 km de la surface. (ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team)
… Et une dernière image à 51 m de la surface, publiée sur le compte Twitter de l’ESA :
From #67P with love: a last image, taken 51 metres before #CometLanding #MissionComplete https://t.co/yiSnxDrnba pic.twitter.com/MNuz622tNJ
— ESA Rosetta Mission (@ESA_Rosetta) 30 septembre 2016
Le signal au Centre européen d’opérations spatiales, s’affaiblissant jusqu’à disparition, de Rosetta. (ESA)
La comète 67P est très poreuse avec une faible gravité et l’atterrissage de Rosetta ressemblait probablement plus à une collision au ralenti, qu’à un choc violent. Le vaisseau spatial a exécuté sa dernière manœuvre vers minuit heure locale, le 29 septembre et s’est ensuite laissé tomber sur 20 km jusqu’à la surface de la comète. Les responsables de l’ESA avaient calculé que sa vitesse lors de l’impact serait d’environ 3,2 km / h.
Précédemment : Représentations animées du suicide de Rosetta dans la comète 67P.
L’impact contrôlé a été réalisé pour donner aux scientifiques de l’ESA la brève opportunité de regarder de plus près les caractéristiques de surface qu’ils avaient seulement observée de loin. Cette plongée mortelle fut également l’occasion, pour la suite des instruments de Rosetta, d’effectuer des mesures alors qu’elle traversait la couche dans laquelle une transition de phase se produit, entre la glace et le gaz.
Rosetta repose désormais dans une zone plutôt dégagée, dans la région appelée Maât sur la “tête” de la comète en forme de canard en plastique. Cette zone présente un certain nombre de fosses, certaines atteignant les 100 m de diamètre et les 50 m de profondeur, crachant de la poussière que les scientifiques voulaient observer avec les instruments de Rosetta avant la fin de la mission. Les murs de ces fosses apparaissent parsemés de structure en « chair de poule » qui pourrait être les empreintes des premiers blocs de construction des comètes, appelés cométésimaux.
La mission a déjà réalisé un certain nombre de surprenantes découvertes : que la comète 67P a de gros grains de glace d’eau sur sa surface, de l’oxygène moléculaire dans son coma/ queue, des paysages variés et un noyau plutôt mou, pour n’en nommer que quelques-unes. Mais les scientifiques de la mission ont encore une foule de données à traiter et même si Rosetta n’est plus, le travail n’est pas terminé.
Selon Mohamed El-Maarry, chercheur avec l’équipe OSIRIS de Rosetta, de l’université de Berne en Suisse :
Nous avons 80 000 images à regarder. Cela nous tiendra occupés pendant les années à venir.
Sur le site de l’ESA : Rosetta’s journey ends in daring descent to comet et sur son blog : Last call from Rosetta.
Tout d’abord prompt rétablissement le Guru.
Pourquoi l’ESA n’a t-elle pas opté pour un crash sur la comète en accélérant avec ce qu’il devait resté en poussée moteur ? Ainsi elle aurait pu analyser le panache se dégageant de l’impact avec ses instruments basés sur terre ou se trouvant dans l’espace…. Après l’ESA veut peut être attendre le nouveau passage de la comète pour recommuniquer avec la sonde.