Sélectionner une page

Sur ce qu’engendrent les intenses tempêtes de méthane de la lune de Saturne, Titan

24 Oct 2017 | 0 commentaires

La plus grande lune de Saturne, Titan, est mystérieuse… et plus nous en apprenons sur elle, plus elle nous surprend. En plus d’être le seul corps au-delà de la Terre à disposer d’une atmosphère dense et riche en azote, elle possède également des lacs et des nuages de méthane. Ce cycle hydrologique, où le méthane est converti d’un liquide en gaz et inversement, est très similaire au cycle de l’eau sur Terre.

Grâce à la mission Cassini-Huygens de la NASA/ ESA, qui s’est terminée le 15 septembre lorsque la sonde s’est écrasée dans l’atmosphère de Saturne, nous en avons beaucoup appris sur cette lune ces dernières années. La dernière découverte, réalisée par une équipe de scientifiques planétaires de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) et de géologues, concerne les tempêtes de pluie de méthane de Titan. En dépit d’être un événement rare, ces tempêtes peuvent apparemment devenir plutôt extrêmes.

Comme pour l’image d’entête, Titan dans une photo prise par la sonde Cassini. (NASA/ JPL-Caltech/ Space Science Institute)

Titan 17

L’étude dirigée par Saun P. Faulk, du Département des Sciences de la Terre, des Planètes et de l’Espace de l’UCLA, comporte des simulations des précipitations de Titan afin de déterminer comment des phénomènes météorologiques extrêmes ont façonné la surface de la lune.

Ils ont ainsi pu déterminer que de puissantes tempêtes de pluie de méthane pourraient marquer la surface glacée de la lune de la même manière que les grosses tempêtes de pluie façonnent la surface rocheuse de la Terre et qui joue un rôle important dans son évolution géologique. Lorsque les précipitations sont suffisamment abondantes, elles peuvent engendrer d’importants débits d’eau qui transportent des sédiments dans les basses terres, où elles forment des structures en forme de cônes, appelés cônes de déjection.

Cône de déjection à hauteur de Randa en Suisse. Le torrent issu du glacier charrie des alluvions qui déplacent le cours de la rivière sur l’autre versant de la vallée. (Woudloper/ Wikimedia)

Randa_landslide

Pendant sa mission, la sonde Cassini a trouvé des caractéristiques similaires sur Titan en utilisant son radar, suggérant que la surface de cette lune pourrait être affectée par d’intenses pluies. Alors que ces cônes de déjection représentent une nouvelle découverte, les scientifiques étudient la surface de Titan depuis que Cassini a atteint le système de Saturne en 2006. A l’époque, ils ont repéré plusieurs caractéristiques intéressantes comme de vastes dunes de sable qui dominent les basses latitudes de Titan et des lacs et des mers de méthane qui recouvrent ses latitudes plus élevées, notamment autour de la région polaire nord. Les mers Kraken Mare, Ligeia Mare et Punga Mare mesurent des centaines de kilomètres de diamètre avec une profondeur de plusieurs centaines de mètres.

Cette carte a été obtenue par les instruments radars de la sonde Cassini de 2004 à 2013. La vue, avec le pôle nord de Titan au centre, s’étend sur 50 degrés de latitude nord. (NASA/ JPL-Caltech/ ASI/ USGS)

Elles sont alimentées par des chenaux ramifiés qui ressemblent à des rivières. Il y a aussi de nombreux lacs plus petits et moins profonds qui ont des bords arrondis et des parois abruptes, et qui se trouvent généralement dans des zones plates. Dans ce cas, les scientifiques de l’UCLA ont constaté que les cônes de déjection sont principalement situés entre 50 et 80 degrés de latitude. Cela les rapproche du centre des hémisphères nord et sud, bien que légèrement plus proche des pôles que de l’équateur. Pour voir comment les tempêtes de Titan pourraient créer ces caractéristiques, les chercheurs se sont appuyés sur des simulations informatiques du cycle hydrologique de la lune.

Ils ont trouvé que, pendant que la pluie s’accumule surtout près des pôles (où se trouvent les principaux lacs et mers) les pluies les plus intenses se produisent près des 60 ° de latitude. Cela correspond à la région où les cônes de déjection sont les plus concentrés et cela indique que lorsque Titan connaît des précipitations, elles sont assez extrêmes, comme une averse de mousson saisonnière.

Comme l’a indiqué Jonathan Mitchell, principal auteur de l’étude, ce phénomène n’est pas sans rappeler certains événements météorologiques extrêmes survenus récemment sur Terre :

Les tempêtes de méthane les plus intenses dans notre modèle climatique déversent au moins un 300 m de pluie par jour, ce qui se rapproche de ce que nous avons vu à Houston après l’ouragan Harvey cet été.

L’équipe a également constaté que sur Titan, les pluies de méthane sont plutôt rares, se produisant moins d’une fois par année de Titan, ce qui équivaut à 29 années et demie de la Terre. Mais selon Mitchell, qui a aussi travaillé sur la modélisation du climat de Titan à l’UCLA, c’est plus souvent que ce à quoi ils s’attendaient.

Les précédents modèles climatiques de Titan ont suggéré que le méthane liquide se concentre généralement plus près des pôles. Mais aucune étude n’a cherché à savoir comment les précipitations pourraient induire le déplacement et l’érosion des sédiments, ou montré comment cela pourrait expliquer les diverses caractéristiques observées à sa surface. Par conséquent, cette étude suggère également que : “les variations régionales des caractéristiques de surface pourraient être causées par les variations régionales des précipitations”.

L’étude publiée dans Nature : Regional patterns of extreme precipitation on Titan consistent with observed alluvial fan distribution et présentée sur le site de l’université Intense storms batter Saturn’s largest moon, UCLA scientists report.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This