Sélectionner une page

D’autres preuves que les bactéries " volent " autour du monde pour partager leurs gènes

28 Mar 2019 | 0 commentaires

El Tatio 19

Le fait que les bactéries puissent partager des gènes entre elles est fascinant et un peu inquiétant, après tout, c’est ainsi qu’elles développent si rapidement une résistance aux antibiotiques. Il est facile de supposer que les microbes doivent être à proximité les uns des autres pour en apprendre des uns des autres… mais ce n’est peut-être pas forcément le cas. Une nouvelle étude génétique de bactéries du monde entier a révélé que les populations isolées partagent des « mémoires moléculaires » incroyablement similaires, ce qui sous-entend qu’elles planent autour du globe pour y répandre leurs gènes.

Image d’entête : pour cette étude, des bactéries ont été prélevées dans cette source chaude de la région d’El Tatio, dans le nord du Chili. (Yaroslav Ispolatov)

Lorsque les bactéries sont infectées par des virus appelés bactériophages, elles arrachent de petits segments de l’ADN de leurs agresseurs et les stockent, afin de se rappeler comment y résister au mieux à l’avenir. Ces fragments peuvent être transmis aux générations suivantes, ce qui permet aux microbes d’évoluer rapidement pour faire face à de nouveaux environnements et menaces.

Ces mémoires moléculaires constituent un enregistrement assez pratique de tous les virus qu’une colonie donnée de bactéries a rencontrés. Pour cette nouvelle étude, des scientifiques de Russie, de France, du Chili et d’Israël ont entrepris d’étudier et de comparer les antécédents génétiques des populations de bactéries isolées.

L’équipe a recueilli de multiples échantillons d’une espèce de bactérie appelée Thermus thermophilus, qui, comme son nom l’indique, prospère dans les environnements chauds. Elles provenaient d’endroits situés à des milliers de kilomètres les une des autres : du Vésuve et de l’Etna en Italie, de deux sources chaudes au nord et au sud du Chili, et des sources chaudes au Kamtchatka, en Russie.

Une source chaude dans la région d’El Tatio au nord du Chili. (Yaroslav Ispolatov)

El Tatio 2 19

Les chercheurs ont ensuite analysé les séquences d’ADN stockées de ces différentes populations. Ils s’attendaient à ce que les colonies aient des histoires génétiques très différentes les unes des autres, la logique veut que des virus différents apparaissent dans ces environnements, faisant suivre à la bactérie différentes voies évolutives avec le temps. Mais à leur grande surprise, il y a eu un étrange accord entre eux.

Selon Konstantin Severinov, auteur principal de cette étude :

Ce que nous avons découvert, cependant, c’est qu’il y avait beaucoup de mémoires communes, des morceaux identiques d’ADN viral stockés dans le même ordre dans l’ADN de bactéries provenant de sources chaudes éloignées. Notre analyse peut éclairer des études écologiques et épidémiologiques de bactéries nocives qui partagent des gènes de résistance aux antibiotiques.

La question suivante est évidente : comment des groupes isolés de bactéries peuvent-ils précisément partager ces gènes sur de si longues distances ? Les chercheurs émettent l’hypothèse que les microbes s’envolent vers le ciel.

Toujours selon Severinov :

Nos recherches suggèrent qu’il doit y avoir un mécanisme à l’échelle de la planète qui assure l’échange de bactéries entre des endroits éloignés. Parce que les bactéries que nous étudions vivent dans de l’eau très chaude, environ 71° C, dans des endroits éloignés, il n’est pas possible d’imaginer que des animaux, des oiseaux ou des humains les transportent. Ils doivent être transportés par voie aérienne et ce mouvement doit être très important pour que les bactéries dans les endroits isolés partagent des caractéristiques communes.

Ce n’est pas aussi tiré par les cheveux que ça en a l’air. On pense que les bactéries et les virus font de l’auto-stop sur des particules en suspension dans l’air qui sont emportées dans le ciel, avant de retomber à la surface à des milliers de kilomètres de chez elles, potentiellement sous la pluie. L’année dernière, une étude (décrite ci-dessous) a quantifié cette proportion et elle a constaté que chaque jour, des centaines de millions de microbes tombent par mètre carré.

Les virus sont bien plus nombreux à tomber du ciel chaque jour

Les chercheurs ont l’intention d’approfondir l’idée en prélevant des échantillons d’air à différentes altitudes et à différents endroits, et de voir quelles espèces de bactéries ils trouvent.

L’étude publiée dans Philosophical Transactions of the Royal Society B. : Natural diversity of CRISPR spacers of Thermus: evidence of local spacer acquisition and global spacer exchange et présentée sur le site de l’université Rutgers : Bacteria May Travel Thousands of Miles Through the Air Globally.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This