Confirmation qu’un gaz appauvrissant encore la couche d’ozone est originaire de Chine
À la fin des années 1980, le monde fut choqué d’apprendre que l’activité humaine avait engendré un trou béant dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Ce qui s’est passé ensuite fut tout simplement incroyable : tous les pays de l’ONU ont convenu d’interdire l’utilisation des chlorofluorocarbures (CFC) appauvrissant la couche d’ozone dans le cadre du Protocole de Montréal.
Trois décennies plus tard, la couche d’ozone s’est rétablie de façon spectaculaire et les scientifiques s’attendent à ce que le trou soit complètement colmaté d’ici 2060. Mais ils ont aussi remarqué qu’au cours des dernières années, les niveaux de CFC dans l’atmosphère ne changeaient pas comme prévu. Quelqu’un n’a pas respecté les règles, et selon une nouvelle étude, cela se produit dans l’est de la Chine.
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Au niveau du sol, l’ozone (ou smog) est un produit chimique toxique souvent rejeté par les gaz d’échappement des véhicules. Haut dans la stratosphère, l’ozone s’accumule à des altitudes comprises entre 10 et 50 km où il agit comme un bouclier contre les nocifs rayons ultraviolets, qui peuvent causer le cancer. Les trous d’ozone proviennent naturellement du refroidissement, mais les produits chimiques artificiels, en particulier ceux qui contiennent du chlore, accélèrent grandement leur formation. Actuellement, le trou d’ozone au-dessus de l’Antarctique est de la taille de l’Amérique du Nord.
En janvier 2018, des chercheurs de la NASA ont rapporté la première preuve directe que le trou dans la couche d’ozone se rétablit. Ils ont étudié les émissions de micro-ondes qui peuvent identifier et comptabiliser les gaz à l’état de traces même pendant l’hiver sombre du sud. Selon les résultats des chercheurs de la NASA, l’interdiction des CFC a permis de réduire d’environ 20 % l’appauvrissement de la couche d’ozone pendant l’hiver antarctique par rapport à 2005. En moyenne, les niveaux de chlore diminuent d’environ 0,8 % par année, selon les chercheurs.
Compte tenu des grands défis qu’il a fallu relever pour atteindre ce niveau d’engagement mondial, vous pouvez imaginer combien il a dû être choquant d’apprendre qu’il y avait des signes d’un renversement de tendance. C’est le cas du CFC-11 (trichlorofluorométhane), l’un des produits chimiques interdits en vertu du Protocole de Montréal, qui était utilisé dans la réfrigération et la production de mousses. Grâce à l’interdiction mondiale, les niveaux de CFC-11 ont diminué d’année en année. Cependant, en 2012, des chercheurs ont remarqué que le taux de diminution du CFC-11 ralentissait, ce qui ne pouvait que signifier que quelqu’un quelque part produisait ou émettait ces produits chimiques qui retiennent aussi 5 000 fois plus de chaleur que le CO2.
Beaucoup soupçonnaient la Chine d’être l’épicentre de cette nouvelle pollution, mais il n’y avait aucune preuve officielle… jusqu’à présent. Afin de déterminer la source des nouvelles émissions, des chercheurs de l’université de Bristol (Angleterre), de l’université nationale de Kyungpook (Corée du Sud) et du Massachusetts Institute of Technology (MIT/ Etats-Unis) ont examiné les données sur la qualité de l’air provenant de stations de surveillance à Hawaii, au Japon et en Corée. L’analyse de ces données suggère que la Chine est responsable de 40 à 60 % de l’augmentation mondiale des émissions de trichlorofluorométhane, ou CFC-11, entre 2014 et 2017. Ces émissions provenaient principalement des provinces chinoises du nord-est de Shandong et d’Hebei, selon l’étude.
Les émissions déduites des observations atmosphériques aux stations de surveillance de Gosan et Hateruma montrent une augmentation des émissions de l’est de la Chine entre les périodes 2008-2012 (à gauche) et 2014-2017 (à droite). L’augmentation des émissions provient principalement de Shandong et d’Hebei et des provinces avoisinantes. (M. Rigby et coll./ Université de Bristol)
Simulation du transport atmosphérique du CFC-11 vers les sites de surveillance de Gosan et Hateruma à l’aide du modèle Met Office NAME. Les couleurs indiquent les zones où les sources d’émission auraient une forte incidence sur les mesures du CFC-11 pendant une journée en décembre 2014. Ces informations de modèle ont été utilisées pour déduire une augmentation des émissions de l’est de la Chine, à partir de 2013 environ. (M. Rigby et coll./ Université de Bristol)
En 2018, le New York Times a publié un rapport accusant certaines usines chinoises de ne pas respecter le Protocole de Montréal en utilisant du CFC-11 dans la fabrication de réfrigérants et de mousses parce que c’est moins cher.
Selon les scientifiques dans le résumé de l’étude :
Plusieurs considérations suggèrent que l’augmentation des émissions de CFC-11 en provenance de l’est de la Chine continentale est susceptible d’être le résultat d’une nouvelle production et utilisation, ce qui est incompatible avec l’accord du Protocole de Montréal visant à éliminer progressivement la production mondiale de chlorofluorocarbures d’ici 2010.
Les autorités chinoises ont commencé à sévir contre la production et l’utilisation illégales de CFC-11 à la suite de pressions internationales. Maintenant, les auteurs de la nouvelle étude espèrent que leurs conclusions aideront les autorités à réduire les sources et les emplacements des pollutions.
L’étude publiée dans Nature : Increase in CFC-11 emissions from eastern China based on atmospheric observations et présentée sur le site de l’université de Bristol : Scientists discover the source of new CFC emissions.
Les années 80 n’ont elles pas vu la fin du brevet sur les CFC ?
Si je ne me trompe pas, voila la vraie raison de son interdiction pour utiliser des produits breveté.
J ai entendu parlé de cette histoire d expiration de brevet. Mais je ne trouve pas l information sourcée.