Ivre de colère, un coléoptère balance sa copine du haut d’un arbre de 25 m… et sur ce que cette fougue peut impliquer pour sa descendance (Vidéo)
Le Guru commencera le sujet d’une nouvelle étude sur la progéniture de coléoptères trop “vénères”, par cette nouvelle vidéo de la série BBC Earth qui se marie assez bien avec le sujet de cette dernière, même si les deux ne sont pas, à l’origine, associés.
Vous pourrez y découvrir qu’un coléoptère du genre Lucanidae, emporté par sa fougue, balance sa temporaire compagne du haut d’un arbre (25 m) après en avoir bien profité. Il aurait, au préalable, agressé plusieurs autres mâles plus tôt dans la journée avant de jeter sa partenaire. On ne sait pas si la femelle a survécu à la chute… Et l’origine de la méprise (un mot, un geste de trop… on ne saura jamais !).
Revenons au sujet de l’étude.
Un regard sur la vie privée des coléoptères a révélé que les mâles qui font face à une concurrence plus rude pour les femelles risquent d’avoir une progéniture avec davantage de mutations génétiques.
Des chercheurs de l’université d’Uppsala en Suède ont fait cette découverte chez la Bruche du niébé (coléoptère Callosobruchus maculatus).
Selon David Berger de l’université d’Uppsala :
L’hypothèse n’est pas nouvelle en soi, mais peu d’expériences ont été menées pour la tester. C’est ici que nous espérons que notre étude pourra contribuer à une pièce importante du puzzle.
Lorsque plusieurs animaux ou insectes s’accouplent avec la même femelle, la compétition qui en résulte entre les spermatozoïdes pour féconder l’ovule de la femelle provoque une sélection sexuelle, de sorte que les mâles les plus prolifiques et les plus compétitifs l’emportent.
Mais les chercheurs ont voulu vérifier si l’augmentation de la concurrence pouvait également entraîner des mutations plus nocives.
Lors d’expériences, des scarabées mâles ont été exposés à des radiations afin d’endommager leur génome.
Les chercheurs ont ensuite suivi leur progéniture et ont découvert que les mâles gardés en groupe, créant un risque de concurrence entre les spermatozoïdes d’un rival amoureux, avaient une progéniture avec de nouvelles mutations plus nocives que ceux qui vivaient seuls.
Toujours selon M. Berger :
Même si l’effet direct de la compétition entre les spermatozoïdes est d’augmenter le nombre de mutations dans la progéniture, l’effet paradoxal à long terme de la sélection sexuelle peut être un taux de mutation plus faible.
Les chercheurs affirment que leur étude explique que les deux mécanismes jouent un rôle important dans la façon dont la variation génétique se produit, affectant à son tour le potentiel d’adaptation évolutive.
L’étude est publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution : Experimental evidence for effects of sexual selection on condition-dependent mutation rates.