Le changement climatique devrait entrainer la disparition des ours polaires d’ici 2100
On sait depuis longtemps que les changements spectaculaires qui se produisent dans l’Arctique en raison du changement climatique sont source de problèmes pour les ours polaires, mais une nouvelle étude qui définit leur avenir présente des perspectives particulièrement sombres. En examinant le déclin de la glace de mer arctique et ce que cela signifie pour leurs habitudes de chasse, les scientifiques ont établi un échéancier pour la survie des ours polaires qui prévoit l’effondrement de presque toutes les populations d’ici la fin du siècle, en supposant que le changement climatique se poursuive à son rythme actuel.
Comme les ours polaires passent la plupart de leur temps sur la glace de mer dans l’océan Arctique, le déclin inquiétant de la couverture de glace constitue une sérieuse menace pour leurs moyens de subsistance. Ce n’est qu’à partir de ces blocs de glace qu’ils peuvent attraper des phoques pour les manger, ce qui leur fournit la forte teneur en matières grasses dont ils ont besoin pour leur subsistance. Mais comme leurs habitats rétrécissent, ils doivent se battre pour survivre.
À tel point que le Fonds mondial pour la nature (WWF) les considère déjà comme vulnérables. La nouvelle étude menée par des scientifiques de l’université de Toronto (Canada) dresse un tableau peut-être encore plus alarmant, en examinant avec un degré de détail sans précédent la relation entre le recul de la glace de mer et leur capacité à survivre.
Il s’agissait tout d’abord de modéliser la durée pendant laquelle les ours polaires peuvent survivre et nourrir leurs petits sans manger, en fonction de leur état, après la disparition de la glace. Ces travaux ont été combinés à une modélisation du climat qui prévoit la disparition de la glace de mer afin de déterminer la durée des futures périodes de jeûne pour les différentes populations d’ours polaires.
Selon l’auteur principal, Péter Molnár :
Nous nous sommes penchés sur la physiologie de base du nombre de jours pendant lesquels un ours polaire peut survivre sans manger s’il dispose d’une certaine quantité d’énergie stockée dans son corps au début de chaque jeûne.
Cela a permis aux chercheurs de disposer d’un modèle prévoyant les conséquences de la fonte des glaces de mer sur la reproduction et la survie d’environ 80 % des populations d’ours polaires. Bien qu’il n’y ait pas suffisamment de données disponibles pour étudier le risque pour les 20 % restants vivant dans certains chenaux entre les îles, les chercheurs s’attendent à ce qu’ils suivent une voie similaire.
En effet, si le changement climatique se poursuit au même rythme, le déclin de la glace de mer qui en résultera entraînera une forte réduction du taux de survie de presque toutes les populations d’ours polaires d’ici 2100, à l’exception de quelques individus résidant dans le Haut-Arctique.
Toujours selon Molnár :
Le défi est que la glace de mer arctique continuera de disparaître alors que le monde continue à se réchauffer. Cela signifie que les ours polaires partout dans le monde devront faire face à de plus longues périodes sans nourriture, et cela affectera leur capacité à se reproduire, à survivre et à persister en tant que populations saines.
L’étude publiée dans Nature Climate Change : Fasting season length sets temporal limits for global polar bear persistence et présentée sur le site de l’Université de Toronto : Most polar bear populations likely to collapse by end of century if global warming continues.