Cycle 25 : le soleil a entamé un nouveau cycle solaire qui devrait être assez calme
Le cycle solaire 24 est officiellement terminé, selon les physiciens solaires, et le cycle solaire 25 devrait être également modéré, avec des taches solaires culminant à peu près au même niveau.
Image d’entête : le Soleil lors de son dernier maximum solaire (à gauche) en avril 2014, comparé à son dernier minimum solaire (à droite) en décembre 2019. (NASA/ SDO)
C’est une bonne nouvelle pour la sécurité du réseau électrique mondial, ainsi que pour les télécommunications, les contrôleurs aériens et les utilisateurs de GPS, car un cycle solaire faible signifie moins de tempêtes solaires qui projettent des particules énergétiques dans l’espace et qui font des ravages dans l’ionosphère terrestre.
Le cycle solaire 24 a été le plus faible de ces 100 dernières années, déclare Lisa Upton, scientifique spécialiste du soleil au sein du Space Systems Research Corporation et coprésidente d’un panel international qui surveille le cycle solaire.
Et le nouveau cycle solaire, sera « presque identique » à celui-ci, affirme l’autre coprésident, Doug Biesecker, physicien solaire au Centre de prévision de la météo spatiale (Space Weather Prediction Centre) de l’Administration nationale américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA). Les deux scientifiques se sont exprimés cette semaine lors d’une conférence de presse virtuelle parrainée par la NASA.
Les cycles solaires sont mesurés par les changements de l’activité des taches solaires, un nouveau cycle commençant lorsque le précédent atteint son minimum et que l’activité commence à rebondir.
Une tache solaire imagée par le télescope GREGOR le 30 juillet 2020. (Leibniz Institute for Solar Physics)
Les cycles durent généralement environ 11 ans, et sont numérotés à partir du moment où ils ont été observés pour la première fois dans les années 1750 et 1760.
Le nouveau cycle a commencé en décembre 2019, mais il n’a pas été confirmé jusqu’à présent, selon Upton, car le nombre de taches solaires est variable. Pour éviter toute erreur, les scientifiques surveillent le nombre de taches solaires une période de 13 mois pour être sûrs qu’ils voient un vrai minimum et pas seulement une fluctuation statistique.
Les taches solaires sont des taches sombres à la surface du Soleil qui marquent l’emplacement des orages magnétiques. Au minimum, il ne peut y avoir qu’une poignée de taches par an, au maximum, il peut y en avoir plus de 100.
Mais bien qu’elles servent à marquer le début et la fin des cycles solaires, la prédiction de l’intensité du prochain cycle solaire dépend largement d’autres facteurs que le nombre de taches solaires au minimum.
Principalement, selon Upton, cette prévision est basée sur l’intensité du champ magnétique du Soleil à ses pôles.
Mais le nombre de jours sans taches solaires est également un indicateur, ainsi que les latitudes auxquelles les premières apparaissent. (Plus près de l’équateur solaire, c’est mieux.)
Comme nous les voyons aux basses latitudes, c’est un autre indicateur que nous devrions voir un cycle faible.
Comment recenser les taches solaires
Cependant, les cycles solaires de faible intensité ne sont pas sans danger, même lorsque le Soleil est inactif, il y a toujours un risque d’éruption solaire importante.
Selon Biesecker :
Il y a toujours lieu de se méfier. Le Soleil est toujours capable d’envoyer sa météo dans notre direction.
En fait, elle indique qu’en juillet 2012, pendant le cycle solaire 24, qui est également faible, le Soleil a eu l’une de ses plus grandes éruptions depuis longtemps.
Nous disons que le cycle 25 va être comme le cycle 24 en termes de taches solaires, mais le cycle 24 a produit une sorte de tempête épique de 100 ans.
Heureusement, elle a manqué la Terre. Mais les tempêtes solaires sont comme des ouragans. La plupart ne touchent pas les côtes. Mais les rares qui le font comptent vraiment.
Les cycles d’inactivité solaires permettent également aux débris spatiaux de s’accumuler plus rapidement en orbite terrestre, ce qui augmente les risques pour les satellites, les astronautes et les futurs lancements spatiaux. C’est parce que l’énergie des tempêtes solaires entraine la dilatation de la haute atmosphère de la Terre. Elle exerce ainsi une plus grande résistance sur ces débris et les fait revenir plus rapidement sur Terre en spirale et se consumer dans l’atmosphère.
Pour Biesecker :
Un petit cycle solaire signifie que nous n’allons pas nettoyer les débris orbitaux comme le ferait un grand cycle.
De même, selon Lika Guhathakurta, scientifique à la division d’héliophysique de la NASA, un faible cycle solaire permet aux rayons cosmiques de pénétrer plus profondément dans l’atmosphère terrestre, créant des averses de rayonnement qui augmentent l’exposition des avions de ligne volant à haute altitude.
En outre, le prochain maximum coïncidera probablement avec le programme Artemis prévue par la NASA sur la Lune, ce qui est préoccupant, car les astronautes en mission là-bas seront hors de la protection du champ magnétique terrestre et seront plus exposés aux tempêtes solaires que les astronautes placés en orbite terrestre basse.
Mais cela représente également une opportunité pour la recherche, déclare Jake Bleacher, responsable scientifique de l’exploration au sein de la Direction des missions d’exploration et d’exploitation humaines de la NASA.
En effet, une partie du programme Artemis implique la construction d’une “station Gateway”, qui sera en orbite autour de la Lune et servira de station de passage pour les astronautes.
Un des plans, dit-il, consiste à y placer des échantillons d’aliments et de produits pharmaceutiques pour voir comment ils se dégradent lorsqu’ils sont exposés au type de conditions dans lesquelles les fournitures des astronautes sont susceptibles d’être stockées lors de longues missions dans les profondeurs de l’espace.
Sur le site de la NASA : Solar Cycle 25 Is Here. NASA, NOAA Scientists Explain What That Means.