Un virus transformé en “bombardier furtif” pour atteindre et détruire des cellules cancéreuses chez des souris
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Des chercheurs ont créé un système décrit comme étant un « bombardier furtif » capable de se glisser à travers les défenses du corps sans être détecté pour combattre le cancer. Depuis des décennies, les scientifiques testent des virus oncolytiques qui tuent préférentiellement les cellules cancéreuses. Ainsi, un virus oncolytique a été approuvé par l’Agence européenne du médicament pour lutter contre le mélanome en 2015.
Le défi pour de tels traitements a toujours été notre système immunitaire, qui peut rapidement capturer les virus injectés dans le sang et les envoyer au foie pour qu’ils soient éliminés. Les chercheurs de l’université Emory et de l’université Case Western (Etats-Unis) ont réussi à contourner le système immunitaire de l’organisme grâce à un nouvel adénovirus. Leur virus n’est pas facilement détecté par le système immunitaire, ce qui permet d’injecter le virus dans le sang sans provoquer une forte réaction inflammatoire.
Image d’entête, à partir de l’étude : l’adénovirus Ad5-3M conçu avec des mutations rouges qui ont été introduites pour cibler le virus sur les cellules tumorales, réduire l’inflammation et éviter les interactions avec les cellules sanguines et les cellules immunitaires après administration. (Phoebe Stewart/ Université Emory)
Grâce à une structure réalisée par cryo-microscopie électronique, le virus et sa capacité à éliminer les tumeurs disséminées chez des souris ont été signalés dans la nouvelle étude. Les chercheurs pensent qu’il sera possible d’administrer leur virus modifié à des doses suffisamment élevées pour supprimer la croissance des tumeurs sans déclencher de toxicités systémiques. En revanche, la plupart des virus oncolytiques sont délivrés directement dans la tumeur sans pouvoir combattre les métastases.
Les chercheurs affirment qu’il s’agit là d’une nouvelle voie pour le traitement des cancers métastatiques. Ils peuvent doter l’adénovirus de gènes et de protéines qui stimulent l’immunité au cancer. L’enveloppe du virus, appelée capside, peut être assemblée « comme on assemble des blocs de Lego », selon un chercheur du projet.
L’équipe de scientifiques note qu’il est encore possible qu’une réponse immunitaire adaptative à développement plus lent se manifeste en réponse au virus modifié, à l’instar de ce qui est observé avec un vaccin. Un panel de virus pourrait être utilisé pour une administration séquentielle aux patients atteints de cancer afin d’étendre les bénéfices thérapeutiques du traitement. L’étude est la première à montrer que les chercheurs peuvent modifier la liaison des immunoglobulines M (IgM) naturelles à un adénovirus.
L’étude publiée dans la revue Science Translational Medicine : Systemic cancer therapy with engineered adenovirus that evades innate immunity et présentée sur le site de l’Université Case Western Reserve : Case Western Reserve School of Medicine researcher part of effort to modify adenovirus to seek and destroy cancer cells et sur le site de l’Université Emory : Engineered “stealth bomber” virus could be new weapon against metastatic cancer.