Malgré leur sens aigu de l’audition, les chiens n’apprendront peut-être jamais que chaque son d’un mot compte
Le Guru revient sur quelques faits scientifiques annoncés la semaine passée, et ce tout au long de la semaine, alors qu’il était en pause pour son appel aux dons qui n’est pas tout à fait terminé et cela se passe par ici.
Le chien est considéré comme le meilleur ami de l’homme, et depuis plus de 30 000 ans, il coexiste avec lui.
Les humains parlent à leurs chiens comme s’ils comprenaient chaque mot qu’on leur dit. Ces derniers reconnaissent peut-être certains de ces mots, mais une nouvelle étude suggère qu’ils sont encore loin de tous les comprendre.
Image d’entête : l’un des chiens ayant participé à l’étude et portant des capteurs pour une électroencéphalographie. (Vivien Reicher)
Des scanners cérébraux révèlent que les chiens ne comprennent pas tous les mots qu’ils entendent, ce qui signifie que le nombre de mots qui leur sont familiers reste inférieur à ce que les humains imaginent.
Malgré les excellentes capacités auditives et analytiques des chiens, il se peut qu’ils ne remarquent pas les subtiles différences entre des mots de même consonance. Mais leur capacité limitée à tous les comprendre reste floue.
Des chercheurs de l’Université Eötvös Loránd de Budapest ont expliqué que « si les chiens ont des capacités remarquables de cognition sociale et de communication, le nombre de mots qu’ils apprennent à reconnaître reste généralement très faible ».
Les chercheurs mesurent l’activité cérébrale des chiens pour sonder les limites de leur vocabulaire auditif. Ils ont utilisé la procédure non invasive appelée électroencéphalographie (ECG) sur 40 chiens.
Alors que les électrodes EEG sont fixées sur le cuir poilu des chiens, les chercheurs ont diffusé trois enregistrements de voix différents, qui sont les mots d’instruction familiers comme « assis » (“sit” en anglais), ainsi que des mots dénués de sens mais phonétiquement similaires comme « sut » et des mots différents comme « bep ».
Sur un sous-ensemble de 17 animaux jugés fiables, les résultats de l’EEG ont révélé qu’il existe une nette différence dans les réponses cérébrales des chiens, appelées Potentiel évoqué (ERP pour Event-Related Potential en anglais), lorsque les chiens entendent des mots familiers ou des mots insensés de consonance différente.
Sur la base des ERP, les résultats globaux ont révélé que les chiens ne pouvaient pas faire la distinction entre les instructions familières et les instructions à consonance similaire, étant donné que les mots se ressemblent presque.
Les résultats de l’EEG ont révélé les limites des chiens à surmonter les obstacles de la phonétique, et les chercheurs ont déclaré que ce n’est pas une conséquence d’une distinction perceptuelle inadéquate. D’autre part, cela pourrait montrer comment les animaux concentrent leur attention.
Par exemple, les chercheurs ont noté que les nourrissons sont comme les chiens qui ne parviennent pas à faire la distinction de phrases à consonance très similaire. Mais contrairement à ces derniers, les bébés continuent d’étudier plus tard dans leur vie pour différencier les légères variations de la phonétique. C’est ce qui sous-tend la capacité de l’homme à connaître un vaste vocabulaire.
Comme les chiens sont différents des humains, ils ne dépassent pas ce stade et ne se concentrent pas sur tout ce qui leur est dit. C’est pourquoi les chiens n’étudient que des phrases humaines limitées. De plus, cela implique qu’ils ne perçoivent pas les humais autant que ce que ces derniers le croyaient auparavant.
Les chiens peuvent être confondus avec des phrases de même consonance, et leur cerveau peut interpréter ces mots comme étant identiques.
L’étude publiée dans The Royal Society Open Science : Event-related potentials reveal limited readiness to access phonetic details during word processing in dogs et présentée sur le site du département d’éthologie de l’Université Eötvös Loránd : Dogs may never learn that every sound of a word matters.