L’extinction des dinosaures pourrait être due à des comètes qui se sont un peu trop rapprochées du Soleil
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Une nouvelle étude remet en question l’origine du corps qui s’est écrasé à la surface de la Terre il y a des millions d’années, provoquant une extinction globale qui a anéanti les dinosaures. Selon les recherches, l’impacteur pourrait provenir d’une sphère massive de matière glacée qui est censée entourer le système solaire, connue sous le nom de nuage d’Oort.
Il y a environ 66 millions d’années, un gros morceau de débris cosmiques, connu sous le nom d’impacteur de Chicxulub, a frappé la surface de la Terre, déclenchant une extinction massive qui a mis fin au règne des dinosaures et qui a fondamentalement modifié la progression de la vie sur notre planète.
Reconstitution artistique du cratère de Chicxulub peu après l’impact, il y a 66 millions d’années. (Detlev Van Ravenswaay/ Science Source)
De nombreux faits entourant cet événement cataclysmique restent ouverts à l’interprétation, y compris l’origine de l’impacteur Chicxulub. Une théorie populaire suggère que ce corps errant du système solaire a autrefois orbité dans la ceinture principale d’astéroïdes, qui est située entre les orbites de Jupiter et de Mars.
Cependant, une nouvelle théorie suggère que l’impacteur Chicxulub pourrait avoir une origine bien plus lointaine. Selon une étude, l’impacteur pourrait plutôt provenir du nuage d’Oort, une sphère diffuse composée de milliards de débris qui entoure notre Soleil et toutes les planètes du système solaire.
Illustration présentant les deux principaux réservoirs de comètes dans le système solaire : la ceinture de Kuiper, à une distance de 30 à 50 unités astronomiques (UA : distance Terre-Soleil) du Soleil, et le nuage d’Oort, qui peut s’étendre jusqu’à 50 000-100 000 UA du Soleil. (ESA)
Parfois, certains des objets glacés qui composent le nuage sont perturbés par la gravité, ce qui les fait tomber vers l’intérieur au cours d’un long voyage en boucle vers le Soleil. Notre système solaire accueille un grand nombre de ces comètes à longue période.
Dans cette nouvelle étude, des scientifiques de l’université Harvard (États-Unis) ont utilisé des analyses statistiques et des simulations gravitationnelles pour montrer qu’une population importante de comètes à longue période pourrait être influencée par la gravité de Jupiter lorsqu’elles se dirigent vers l’intérieur. Ces interactions forcent les corps errants glacés à adopter de nouvelles orbites qui les rapprochent beaucoup plus du Soleil. Lors de cette approche étroite, un type de perturbation gravitationnelle connu sous le nom de perturbation par effet de marée peut provoquer la rupture des comètes, pour les placer sur une trajectoire qui croise la trajectoire de la Terre.
Selon le coauteur de la nouvelle étude, Amir Siraj, étudiant en astrophysique à Harvard :
Lors d’un événement solaire, la partie de la comète la plus proche du Soleil ressent une plus forte attraction gravitationnelle que la partie la plus éloignée, ce qui entraîne une force de marée sur l’objet. On peut obtenir ce que l’on appelle un événement de perturbation de marée, dans lequel une grande comète se brise en plusieurs morceaux plus petits. Et surtout, sur le chemin du retour vers le nuage de Oort, il y a une probabilité accrue que l’un de ces fragments touche la Terre.
L’analyse a révélé qu’environ 20 % des comètes nées dans le nuage de Oort deviennent des « brouteuses de soleil » après avoir été perturbées par la gravité de Jupiter. Associé aux événements de perturbation par les marées, cela aurait augmenté d’un facteur 10 les chances que des morceaux des comètes brisées frappent la surface de la Terre.
Selon les auteurs de l’étude, le taux d’impact des morceaux de comète perturbés par la marée qui frappent la Terre est synchronisé avec le moment de l’extinction massive de Chicxulub et d’autres événements d’impact formant des cratères.
Selon le coauteur de l’étude, Abraham Loeb, un astronome de Harvard :
Notre étude fournit une base pour expliquer l’occurrence de cet événement. Nous suggérons que, en fait, si vous brisez un objet lorsqu’il s’approche du Soleil, il pourrait donner lieu au rythme d’événement approprié et aussi au type d’impact qui a tué les dinosaures.
Les preuves trouvées en de multiples endroits, dont le cratère de Chicxulub, qui ont révélé que l’impacteur était une forme primitive de météorite chondrite carbonée, peuvent également soutenir la nouvelle théorie sur les origines. On pense que les chondrites carbonées sont rares parmi les nombreux corps errants du système solaire qui peuplent la ceinture principale d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. Cependant, elles pourraient représenter une composition commune pour les comètes qui proviennent du nuage de Oort.
À l’avenir, l’équipe a l’intention d’examiner les restes d’autres impacteurs qui ont formé des cratères à la fois sur la Terre et sur sa lune.
L’étude publiée dans Scientific Reports : Breakup of a long-period comet as the origin of the dinosaur extinction et présentée sur le site de l’Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics : Comet or Asteroid: What Killed the Dinosaurs And Where Did it Come From?