Il ne reste plus que 366 baleines franches de l’Atlantique nord
Moins de 366 baleines franches de l’Atlantique nord subsistent sur Terre alors que les menaces de disparition s’accentuent sur cette espèce en danger critique d’extinction, selon une nouvelle étude.
Image d’entête : une baleine franche de l’Atlantique Nord présentant plusieurs cicatrices d’enchevêtrement. (NOAA/ NEFSC/ Christin Khan)
Le changement climatique, les collisions avec les navires, les enchevêtrements dans les filets de pêche et la pollution sonore sous-marine ont eu un impact sur la santé de l’espèce et ont ralenti son taux de reproduction, mais il est encore temps d’inverser la tendance, affirment les chercheurs de ce rapport.
Selon l’auteur principal de l’étude, Michael Moore, spécialiste des traumatismes des baleines à l’Institut océanographique de Woods Hole (États-Unis) :
Les baleines franches de l’Atlantique Nord sont gravement menacées d’extinction, mais il y a de l’espoir si nous pouvons travailler ensemble à des solutions. Les mesures de réduction des traumatismes et l’application de nouveaux outils pour évaluer leur santé sont d’une importance capitale pour améliorer le bien-être de chaque baleine. Si nous pouvons réduire le nombre de morts et améliorer leur santé (et augmenter leur reproduction), le déclin actuel de la population peut être inversé.
Le nouveau rapport fait la synthèse d’une multitude de données recueillies par de nombreuses sources de surveillance, notamment des photographies aériennes et de navires, des études d’échantillonnage et de marquage d’animaux et des recherches sur la dynamique des proies, afin de donner aux scientifiques l’image la plus détaillée à ce jour des comportements et des mouvements saisonniers des baleines dans le contexte des menaces auxquelles elles sont confrontées en raison du trafic maritime et de la pêche commerciale à différents moments de leurs migrations annuelles.
Le fait de pouvoir cartographier ces menaces et de comprendre où et quand elles sont le plus susceptibles de se produire permet aux scientifiques, aux équipages des navires et aux agences gouvernementales de concevoir des solutions préventives.
Selon le coauteur Robert Schick, chercheur au laboratoire d’écologie géospatiale marine de la Nicholas School of the Environment de l’université Duke (États-Unis) :
Ces animaux sont confrontés à de multiples facteurs de stress dans toute leur aire de répartition et leur survie dépend à la fois d’une meilleure connaissance de l’impact de ces facteurs de stress sur les baleines et d’une gestion efficace pour réduire ce fardeau.
Les baleines franches de l’Atlantique Nord se nourrissent dans les eaux au large de la Nouvelle-Angleterre et de l’est du Canada et migrent vers les eaux au large du sud-est des États-Unis pour mettre bas en hiver. Le service des pêches de l’agence américaine, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), a désigné deux zones d’habitat essentiel pour les baleines, notamment au large de la Nouvelle-Angleterre et au large de la côte sud-est des États-Unis, de la Caroline du Nord jusqu’en dessous de la côte centrale de la Floride.
L’espèce, qui est protégée par la loi américaine sur les espèces menacées et la loi sur la protection des mammifères marins, est en déclin depuis 2010 et c’est maintenant l’un des mammifères marins les plus rares au monde. Depuis 2017, au moins 33 des baleines ont été tuées et 15 autres ont été gravement blessées, principalement à la suite de collisions avec des navires ou d’enchevêtrements dans des filets de pêche. Ces pertes représentent plus de 10 % de la population restante de l’espèce.
Selon le coauteur Teri Rowles, conseiller principal du NOAA Fisheries pour les sciences de la santé des mammifères marins :
La conservation et la récupération de la baleine franche de l’Atlantique Nord, gravement menacée, sont une priorité de recherche. En plus des menaces posées par l’humain, l’évolution des conditions océaniques a de profondes répercussions sur les déplacements et le comportement des baleines.
L’étude publiée dans la revue Diseases of Aquatic Organisms : Assessing North Atlantic right whale health: threats, and development of tools critical for conservation of the species et présentée sur le site de la Nicholas School of the Environment de l’université Duke : Fewer than 366 North Atlantic Right Whales Are Left, New Study Shows et sur le site de la NOAA : Assessing North Atlantic Right Whale Health.