Découverte de la plus ancienne "recette" de momification connue
Un texte médical égyptien vieux de 3 500 ans apporte de nouvelles informations sur l’ancienne pratique de la momification. Récemment découvert dans un ouvrage beaucoup plus vaste, le document en papyrus étudié par l’égyptologue Sofie Schiødt de l’université de Copenhague (Danemark) est le plus ancien manuel de momification connu.
Image d’entête : illustration présentant la procédure d’embaumement du visage du défunt, où le visage est recouvert d’un morceau de lin rouge et de substances aromatiques, comme indiqué dans le papyrus. (Ida Christensen/ Université de Copenhague)
S’il est une chose qui a captivé l’imagination populaire dans l’Égypte ancienne, ce sont bien les momies. Ces corps enveloppés et préservés ont survécu pendant des milliers d’années, inspirant des genres entiers de fiction romantique et d’horreur, en plus de l’intérêt de la communauté scientifique, mais même aujourd’hui, notre compréhension de la façon exacte dont ils ont été produits est incomplète.
Les bases de la momification sont bien connues. Dans un processus en partie pratique et en partie rituel, des prêtres installaient un atelier temporaire près du lieu d’inhumation. Ils purifiaient ensuite le corps et les organes internes étaient prélevés, le cerveau étant extrait du crâne par le nez à l’aide d’un crochet. Ces organes étaient conservés dans des bocaux spéciaux qui étaient enterrés avec le corps.
Puis, sur une période de 70 jours, le corps était rempli d’épices et embaumé. Pendant 35 jours, il a été emballé dans du natron en poudre, qui est un mélange naturel de carbonate de sodium décahydraté, de bicarbonate de sodium, de chlorure de sodium et de sulfate de sodium qui permettait d’extraire l’eau du cadavre.
Au cours des 35 jours suivants, le corps était enveloppé dans des bandages de lin recouverts de gomme, qui empêchaient à la fois l’eau de pénétrer et constituaient une protection antimicrobienne. Après deux derniers jours de rites funéraires, le corps était ensuite rendu à la famille pour être enterré.
Mais de nombreux détails du processus ne sont pas connus. En effet, comme pour de nombreux métiers, les connaissances étaient transmises oralement par le biais d’apprentissages. De plus, la momification était une entreprise sacrée et les prêtres gardaient soigneusement leurs secrets. Jusqu’à récemment, il existait deux manuels connus sur la momification, mais il s’agit plutôt d’aide-mémoire pour s’assurer que les détails fussentcorrectement réalisés.
L’étude de Copenhague est basée sur un troisième manuel de momification qui est plus ancien que les textes connus précédemment de mille ans, avec beaucoup plus de détails sur le processus, y compris des “recettes” et la façon d’utiliser différents types de bandages. Elle comprend également des détails sur la pratique consistant à placer un morceau de lin rouge sur le visage du défunt.
Une portion du papyrus. (The Papyrus Carlsberg Collection/ Université de Copenhague)
Selon Schiødt :
L’un des nouveaux éléments d’information passionnants que le texte nous fournit concerne la procédure d’embaumement du visage du défunt. Nous obtenons une liste d’ingrédients pour un remède composé en grande partie de substances aromatiques et de liants à base de plantes qui sont cuits dans un liquide, avec lequel les embaumeurs enduisent un morceau de lin rouge. Celui-ci est ensuite appliqué sur le visage de la personne décédée afin de l’enfermer dans un cocon protecteur de matières odorantes et antibactériennes. Ce processus était répété à quatre jours d’intervalle.
Le manuel fournit également des détails sur certains des rituels impliqués dans la momification, avec 17 processions effectuées tous les quatre jours pendant le processus.
Le manuel est passé inaperçu jusqu’à récemment, car il fait partie du Papyrus Louvre-Carlsberg, qui a été rédigé vers 1450 avant J.-C. sous le règne de Thoutmosis III, à la 18e dynastie. C’est le deuxième plus long papyrus médical jamais trouvé et il traite principalement de la phytothérapie et des maladies de la peau, donc le sujet des momies n’était pas évident à traiter.
Le papyrus devrait être rendu public en 2022 par le Musée du Louvre et la Collection Carlsberg de papyrus, qui possèdent les deux moitiés du document.
Présentée sur le site de l’Université de Copenhague : Ancient Egyptian manual reveals new details about mummification.
Votre article est au mieux tendancieux au pire faux. Vous parlez ici du papyrus médical Louvre E 32847, intégralement publié et traduit par Thierry Bardinet pour le compte du Musée du Louvre et des éditions Khéops en 2018 sous le titre « Médecins et magiciens à la cour du pharaon ». Th. BARDINET avait publié auparavant plusieurs articles à propos de certaines parties de ce papyrus, dont celle-ci en 2012, dans des revues scientifiques spécialisées. Le papyrus Louvre E 32847 n’est en aucun cas un manuel de momification, mais l’essentiel concerne les tumeurs envoyées par le dieu Khonsou. Seule une petite partie concerne les instructions pour l’embaumement des grands personnages de la cour royale (environ 3 pages du verso, chap. IV de la publication de Th. Bardinet, p. 210-226 de son commentaire qui en comporte 281 !).
La fondation Carlsberg de Copenhague possède 20% du document, et non la moitié. En février a été soutenue à l’université de Copenhague une thèse portant sur ces documents, thèse facilitée, bien sûr, par la connaissance qu’avait la doctorante de la publication préalable de Th. Bardinet.
Ce « manuel de momification» faisant partie du papyrus du Louvre, n’est nullement passé inaperçu jusqu’à ce que la chercheuse danoise s’en occupe : comme indiqué ci-dessus le texte a été traduit et commenté par Th. BARDINET bien avant. Vous feriez bien de publier un démenti et dorénavant de contrôler les informations que vous publiez.
Hummm… alors il faudrait sans doute relire l’article du Guru : « Récemment découvert dans un ouvrage beaucoup plus vaste, le document en papyrus étudié par l’égyptologue Sofie Schiødt de l’université de Copenhague (Danemark) est le plus ancien manuel de momification connu… »
D’autre part, le Guru n’invente rien, il se base sur le communiqué de presse de l’Université de Copenhague, exemple : « The manuscript, which Sofie Schiødt has been working on for her PhD thesis, is the Papyrus Louvre-Carlsberg – so called because one half of the papyrus belongs to the Louvre Museum in Paris and the other half is part of the University of Copenhagen’s Papyrus Carlsberg Collection. »
Il vous conseille donc de vous adresser directement à l’égyptologue Sofie Schiødt de l’université de Copenhague ou au service de presse de cette université.
Pour finir, le Guru ne publiera pas un « démenti » sur les affirmations d’un inconnu… Surtout lorsque ce dernier s’adresse à lui sous cette forme. Pour rappel, il s’agit là d’un blog scientifique dont les publications/ vulgarisations scientifiques sont en libre accès.
Merci pour votre réponse, que je viens juste de voir, raison pour laquelle je vous prie de m’excuser de m’adresser à vous si tardivement. Nous nous sommes bien sûr adressés directement à l’égyptologue ainsi qu’au département concerné de l’Université de Copenhague et on nous a répondu que ce sont les journalistes (« surtout de la presse populaire… « ipsi dixerunt) qui ont mal traduit et mal cité les propos de Mme Schiodt. Nous savons bien qu’il n’en est rien et que c’est le communiqué qui est erroné. On ne vous demande pas un démenti, ce sont l’égyptologue et l’Université de Copenhague qui devraient le faire. Mais on aimerait que cette histoire soit connue. Quant à « inconnu », je m’appelle Marie L*** B***, j’ai un doctorat en Lettres classiques obtenu à La Sapienza de Roma, avec une thèse en… égyptologie.
Bonne soirée à vous.
Pardon pour la réponse tardive. Certes nous avons contacté la chercheuses danoise ainsi que l’Université de Copenhague, mais on nous a répondu que ce sont les journalistes qui traduisent mal et qui déforment les propos de cette personne. Il n’en est rien, bien sûr, car vous vous êtes tenus à leurs déclarations. Si l’anonymat vous dérange, je m’appelle Maria L*** B***, j’ai soutenu ma thèse en égyptologie à l’Université la Sapienza de Roma. Ci-dessous vos trouverez le communiqué de l’éditeur du livre de Thierry Bardinet:
Fonds Khéops pour l’archéologie
le 08/03/2021 à 10:10
Le papyrus médical Louvre E32847 n’est pas inédit ! En effet, il a fait l’objet de deux publications : en 2012, lors de son acquisition par le musée du Louvre (grâce au mécénat de la Fondation Ipsen), puis en 2018, dans une étude de Thierry Bardinet « Médecins et magiciens à la cour de pharaon » (coédition Louvre/éditions Khéops) proposant une transcription hiéroglyphique, une traduction et un commentaire. La nouvelle étude de la jeune Melle Schiodt a largement bénéficié de cette publication !
Bonjour, je vous ai adressé 2 réponses à vos remarques, sans résultat. On dirait que vous n’aimez pas le contradictoire… Cordialement
Je vous en prie, cessé de présumer des intentions du Guru… il modère les commentaires à son rythme et il n’hésite pas à revenir sur des études contenant des biais, il n’a rien à y gagner, ni à y perdre. C’est d’ailleurs peut-être la 2de fois en plus de 10 ans d’activité et 5000 descriptions d’études que quelqu’un revient sur la description qu’en a faite le Guru. Merci quand même pour votre apport et votre participation.
P.S : le Guru c’est permis d’anonymiser votre nom, ni voyez en rien une quelconque tentative de quoi que ce soit…