L’Europe se réchauffe deux fois plus vite que les autres continents
L‘Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement au monde, selon un rapport récemment publié par l’Organisation météorologique mondiale (lien plus bas).
Le rapport sur l’état du climat en Europe cite la perte de plus de 25 mètres de glace dans les glaciers alpins, et de 20 mètres au Groenland (un territoire danois), comme étant particulièrement responsables de l’élévation du niveau des océans.
Graphique d’entête, à partir du rapport : anomalie de la température moyenne annuelle pour la période 1900-2021 par rapport à la période de référence 1981-2010 pour les terres seules de l’Europe. (Copernicus Climate Change Service/ECMWF)
Graphique ci-dessous, à partir du rapport : changement dans la masse des glaciers d’Europe de 1965 à 2021. En Europe, les glaciers ont perdu un volume de 821 milliards de m 3 de glace entre 1997 et 2021, les glaciers des Alpes enregistrant les pertes de glace les plus importantes sur cette période avec une réduction de l’épaisseur de la glace de 30 mètres. (Copernicus Climate Change Service/ECMWF)
Les événements liés au changement climatique ont également été responsables de plus de 50 milliards d’euros de dommages.
Commentant la publication du rapport, l’OMM a décrit l’Europe comme “l’image vivante » d’un monde accablé par le réchauffement climatique. Depuis 1990, les températures en Europe ont connu un taux d’augmentation moyen de 0,5 degré par décennie. Ce taux est deux fois plus élevé que celui du continent suivant qui se réchauffe le plus rapidement.
Selon l’OMM, les événements météorologiques et climatiques à fort impact, dont près de 85 % étaient des inondations et des tempêtes, ont touché directement quelque 510 000 personnes.
La chaleur extrême a également fait des ravages, avec des températures record provisoires de 48,8°C dans le sud de l’Italie en août. Ces températures ont eu une influence sur la sécheresse et les faibles précipitations dans toute la Méditerranée, ce qui a entraîné des incendies de forêt meurtriers qui ont brûlé une superficie trois fois supérieure à la moyenne de la région sur 15 ans jusqu’en 2020.
Toujours selon l’OMM, les prix des carburants et la pandémie de COVID-19 ont eu une influence majeure sur la réduction des émissions de carbone du continent. Une baisse de 31 % des émissions de carbone a été enregistrée entre 1990 et 2020, mais elle devrait être bien moindre en 2021 en raison de l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie de COVID-19 et de la modification des prix des carburants.
Tendances historiques et projections futures des émissions de gaz à effet de serre. (Agence européenne pour l’environnement (AEE))
L’année 2021 marque également l’introduction de la législation européenne visant à faire du « zéro carbone » d’ici à 2050 un objectif juridiquement contraignant pour les États membres.
Bien que les données de température fournies par six ensembles de données aient montré une diminution en 2021 par rapport à l’année précédente, elle a tout de même marqué l’une des 10 années les plus chaudes jamais enregistrées.
Et les observateurs attendront avec impatience la publication de l’évaluation de 2022, alors que des sécheresses et des vagues de chaleur estivales record ont exercé une pression sur les nations européennes.
Aujourd’hui encore, certaines régions du continent enregistrent les températures les plus élevées jamais enregistrées pour un mois de novembre.
Selon le secrétaire général de l’OMM, le professeur Petteri Taalas :
L’Europe nous rappelle que même les sociétés bien préparées ne sont pas à l’abri des effets des phénomènes météorologiques extrêmes. Cette année, comme en 2021, de grandes parties de l’Europe ont été touchées par de vastes vagues de chaleur et de sécheresse, alimentant les incendies de forêt. En 2021, des inondations exceptionnelles ont fait des morts et des ravages.
En ce qui concerne l’atténuation, le bon rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la région doit se poursuivre et l’ambition doit être encore accrue. L’Europe peut jouer un rôle clé pour parvenir à une société neutre en carbone d’ici le milieu du siècle afin de respecter l’accord de Paris.
Le rapport sur l’état du climat en Europe publiée sur le site de l’Organisation météorologique mondiale : State of the Climate in Europe et présentée sur ce même site : Europe presents a live picture of a warming world et sur celui du Copernicus Climate Change Service : First edition of the joint WMO – C3S State of the Climate in Europe report unveils impacts of climate change.
821 milliards de m 3 ça fait 821 km3. Les océans font 361 millions de kilomètres carrés. Si on y ajoute 821 km3 ça fait une hausse de 2.27 mm…
« particulièrement responsables de l’élévation du niveau des océans », vraiment?