Des chercheurs sont remontés jusqu’à l’ancêtre de tous les lézards
Les lézards et les serpents appartiennent à une famille d’animaux appelés squamates, et il y a aujourd’hui près de 10 000 espèces différentes à vagabonder dans les déserts, les arrière-cours, les forêts et les montagnes du monde entier. Mais qu’elle est le modèle originale, “la mère de tous les lézards ?” Les scientifiques ont maintenant fixé les origines de cette famille avec un fossile de 240 millions d’années qui comble certaines lacunes dans la longue histoire de leur évolution.
Image d’entête : représentation artistique de l’ancêtre de tous les lézards (Megachirella) tel qu’imaginé par Davide Bonadonna. (université de l’Alberta)
La célèbre chaîne de montagnes des Dolomites au nord de l’Italie abrite d’immenses étendues de roches nues, dont certaines sont du sable et de l’argile datant d’il y a environ 240 millions d’années. C’est ici, au début des années 2000, que les paléontologues ont découvert un fossile très bien préservé ressemblant à un reptile semblable à un lézard, nommé Megachirella wachtleri. Mais ils ne pouvaient pas être certains de l’endroit où le placer dans l’arbre généalogique des squamates et s’il y avait vraiment sa place.
Le plus ancien fossile d’un lézard de 240 millions d’années, préservé dans la roche des Dolomites en Italie (Musée des Sciences, Trente, Italie) et moulage du fossile de Megachirella wachtleri. (Wikimedia)
Récemment, une équipe internationale de scientifiques a déchiffré le code tout d’abord en rassemblant le plus grand ensemble de données sur les reptiles jamais créé, puis en utilisant des technologies auparavant indisponibles pour effectuer des scanographies du fossile et créer un modèle 3D en haute résolution de son anatomie.
Cela a permis de révéler des caractéristiques physiques jusque-là inconnues, comme le dessous de l’animal qui avait été enfoui dans la roche. Ces nouvelles données sur l’anatomie du Megachirella, ont permis aux scientifiques de placer avec précision le fossile dans l’arbre généalogique du reptile. Sa nouvelle adresse ? Au début de la branche des squamates, traînant d’une seule main la frise temporelle des lézards sur 75 millions d’années.
Selon Tiago Simões, auteur principal de l’étude et étudiant au doctorat de l’université de l’Alberta au Canada :
Le spécimen a 75 millions d’années de plus que ce que nous pensions être les plus vieux lézards fossiles du monde et il fournit de précieuses informations pour comprendre l’évolution des squamates vivants et éteints.
Aujourd’hui, les squamates font partie des plus grands groupes de vertébrés sur Terre, mais malgré leur proéminence, il y a beaucoup à apprendre sur l’histoire de leur évolution. Maintenant, avec une image détaillée de la prétendument “Mère de tous les lézards”, les scientifiques seront mieux équipés pour déterminer à quoi ressemblaient les premières formes de ces créatures.
Selon Michael Caldwell, coauteur de l’étude, également de l’université de l’Alberta :
Les fossiles sont notre seule fenêtre précise sur le monde antique. Notre nouvelle compréhension du Megachirella n’est qu’un point dans l’Antiquité, mais elle nous dit des choses sur l’évolution des lézards que nous ne pouvons tout simplement pas apprendre de l’une des quelque 9000 espèces de lézards et de serpents vivants aujourd’hui.
L’étude publiée dans Nature : The origin of squamates revealed by a Middle Triassic lizard from the Italian Alps et présentée sur le site de l’université de l’Alberta : Scientists discover world’s oldest lizard fossil.