Voisin pas si accueillant : Il semble que la grande concentration d’étoiles d’Omega Centauri ne soit finalement pas propice à la vie
Les astronomes espèrent depuis longtemps qu’Omega Centauri, un amas globulaire massif situé à 16 000 années-lumière, abrite des exoplanètes habitables. Les chercheurs estiment que 10 millions d’étoiles denses se trouvent à l’intérieur des limites de l’amas, donc statistiquement parlant, il devrait abriter des planètes habitables. En fait, la densité stellaire d’Omega Centauri est la raison pour laquelle certains scientifiques soupçonnent maintenant que la vie n’existe sur aucune de ses planètes.
Image d’entête : Une section de l’amas globulaire d’Omega Centauri. (NASA/ ESA/ Hubble SM4 ERO)
C’est ce qui ressort d’une étude soumise pour publication le 31 juillet réalisée par l’éminent chasseur d’exoplanète, Stephen Kane qui enseigne l’astrophysique planétaire à l’Université de Californie, Riverside, et sa recherche d’habitabilité dans cette mer compacte d’étoiles. Mais même s’il s’agit du plus grand amas globulaire de la Voie lactée et de plus relativement proche, on sait étonnamment peu de choses sur sa population planétaire.
Selon Kane :
Malgré le grand nombre d’étoiles concentrées dans le noyau d’Omega Centauri, la prévalence des exoplanètes reste quelque peu inconnue. Cependant, comme ce type d’amas d’étoiles compact existe à travers l’univers, c’est un endroit intrigant pour chercher de l’habitabilité.
Kane et Sarah Deveny ont utilisé les données du télescope spatial Hubble pour étudier 350 000 étoiles naines rouges dans le centre d’Omega Centauri. Ces étoiles ont à peu près l’âge et la température appropriés pour que des exoplanètes existent dans leurs zones habitables, la région où l’eau liquide peut être maintenue à la surface d’une planète.
Les chercheurs ont estimé la zone habitable pour chacune de ces étoiles et ils ont constaté que, comme l’amas lui-même, c’est une zone assez compacte. En raison de la petite et sombre nature des naines rouges, elles émettent peu de lumière et elles ont des zones habitables qui ne s’étendent qu’à environ 74 millions de kilomètres de leur surface. Ce n’est que la moitié de la taille des zones habitables entourant des étoiles comme le Soleil.
La courte distance entre les naines rouges et leurs planètes potentiellement habitables n’est pas un problème, mais leur proximité avec d’autres naines rouges l’est.
L’amas globulaire d’Omega Centauri. (ESO)
Dans le cœur d’Omega Centuari, seulement 0,16 année-lumière environ sépare chaque naine rouge. À titre de comparaison, l’étoile la plus proche de notre Soleil est Alpha Centauri , qui se trouve à 4,22 années-lumière de distance. Comme les étoiles sont si proches les unes des autres, leurs forces gravitationnelles finissent par interagir entre elles, ce qui a pour conséquence de faire sortir les planètes de leur orbite. Les chercheurs estiment que ces étoiles se perturbent une fois tous les 1 million d’années environ, ce qui ne laisse pas assez de temps à leurs planètes pour former et maintenir la vie.
Selon Deveny, coauteur de l’étude :
La vitesse à laquelle les étoiles interagissent gravitationnellement les unes avec les autres serait trop élevée pour héberger des planètes habitables stables. L’examen des amas avec des taux de rencontre similaires ou supérieurs à ceux d’Omega Centauri pourrait mener à la même conclusion. Ainsi, l’étude des amas globulaires avec des taux de rencontre plus faibles pourrait mener à une probabilité plus élevée de trouver des planètes habitables stables.
Inutile de dire que cette étude a des implications à la fois pour les astrobiologistes et la recherche d’une intelligence extraterrestre. La vie est peut-être plus rare dans notre galaxie que nous le pensions, mais cela ne veut pas dire que les amas globulaires ne sont pas attirants (hypothétiquement) pour des extraterrestres qui “cultivent” les étoiles. Pour les civilisations spatiales avancées, un amas globulaire, avec ses étoiles à proximité immédiates, pourrait être l’endroit idéal pour construire une série de superstructures, comme les sphères de Dyson… bien que là, nous sommes dans le domaine de l’hypothétique, de la science-fiction… mais qui sait ?
L’étude pibliée dans The Astrophysical Journal : Habitability in the Omega Centauri Cluster et présentée sur le site de l’université de Californie à Riverside : Omega Centauri Unlikely to Harbor Life.