Sélectionner une page

En Australie, des canards lancent des insultes ou imitent le bruit de portes qui se ferment

8 Sep 2021 | 0 commentaires

Canard Érismatures à barbillons 1 21

Lorsque le biologiste néerlandais Carel ten Cate a entendu la rumeur d’un canard parlant en Australie, il l’a balayée d’un revers de main en la considérant comme une anecdote amusante, comme tout être humain sain d’esprit. Mais sa curiosité a pris le dessus et il a retrouvé un scientifique australien très respecté qui fut le premier à remarquer ce phénomène il y a plus de 30 ans. Après avoir écouté des images vérifiées montrant un canard musqué adulte vocalisant les sons d’une porte qui claque ou grince, d’un poney qui s’ébroue, d’un homme qui tousse, et même une injure anglaise familière « You bloody fool ! » (Espèce d’idiot), le biologiste néerlandais a été tout simplement stupéfait.

Image d’entête : un Érismature à barbillons mâles en Tasmanie, Australie. (JJ Harrison)

La rencontre de Carel ten Cate avec ce canard l’a conduit dans un terrier où il a trouvé d’autres preuves que les Érismatures à barbillons (Biziura lobata) peuvent imiter les sons de la nature, ainsi que ceux émis par les humains.

Cette extraordinaire capacité, qui a été documentée dans une nouvelle étude (lien plus bas), permet officiellement à l’Érismature de rejoindre le club exclusif des animaux capables d’acquérir la vocalisation par apprentissage, comprenant les perroquets, les colibris et certains oiseaux chanteurs, ainsi que certaines baleines, phoques, dauphins et chauves-souris du côté des mammifères.

Dans son étude Carel ten Cate , qui est professeur de comportement animal à l’université de Leyde (Pays-Bas), écrit :

Ces sons ont déjà été décrits auparavant, mais ils n’ont jamais été analysés en détail et sont passés jusqu’à présent inaperçus des chercheurs en apprentissage vocal.

Le coauteur de l’étude est le scientifique australien Peter J. Fullager, qui a été le premier à documenter l’imitation de sons par un canard Érismature il y a plus de 30 ans.

A partir de l’étude : Imitation d’une porte métallique suivie d’un marmonnement ressemblant à une voix provenant des imitations vocales et de l’apprentissage par les canards Érismatures à barbillons australiens (Biziura lobata). (Carel ten Cate et Peter J. Fullagar)

Enregistrement de l’ouverture et de la fermeture d’une porte métallique de volière à partir d’imitations vocales de  canards Érismatures à barbillons australiens (Biziura lobata). (Carel ten Cate et Peter J. Fullagar)

Imitation vocal par les canards Érismatures à barbillons australiens (Biziura lobata) de la phrase « you bloody fool… », un juron lancé par la personne qui gardait les canards. (Carel ten Cate et Peter J. Fullagar)

Presque tous les mammifères produisent des sons vocaux, depuis les chiens qui aboient et hurlent jusqu’aux bovins qui mugissent et meuglent. Les humains sont très différents en ce sens qu’ils peuvent enchaîner des sons ayant une signification particulière, que nous appelons des mots, ce qui nous permet de communiquer entre nous grâce au langage. Mais en même temps, alors que la plupart des mammifères naissent avec des capacités de vocalisation innées, ce n’est pas le cas des humains.

Nous devons tous apprendre à parler et les processus cérébraux qui favorisent ce type d’apprentissage sont encore mal compris. C’est pourquoi ce genre d’études, qui portent sur la vocalisation acquise chez d’autres espèces, est important pour comprendre ces processus.

L’apprentissage vocal consiste à imiter des sons ou à produire des vocalisations totalement nouvelles, selon l’espèce concernée. La rétroaction auditive au cours du développement semble être au cœur de cette capacité.

Selon Michael Yartsev, professeur adjoint de bio-ingénierie à l’université de Californie à Berkeley :

La plupart des espèces ont une capacité plus innée à apprendre à produire des sons. Mais quelques rares animaux, dont une poignée de mammifères et, bien sûr, les êtres humains, sont des apprentis vocalistes. Ils ont besoin d’un feedback (retour) auditif pour apprendre à émettre les bons sons s’ils veulent communiquer.

Les précédentes études de Yartsev avec des chauves-souris frugivores égyptiennes ont montré que les individus qui ont été isolés ou exposés à des environnements acoustiques uniques juste après leur naissance produisaient des vocalisations différentes de celles des groupes de chauves-souris qui ont été élevés normalement.

Toujours selon Yartsev :

Cela suggère que leurs vocalisations ont une certaine plasticité. Nos propres travaux ont montré que, même chez les adultes, si vous exposez les chauves-souris à une perturbation sonore, elles ont la capacité de modifier ou d’adapter leurs vocalisations de manière stable sur des périodes prolongées. Il y a donc de bonnes raisons de penser qu’il existe une certaine forme de plasticité que nous pouvons étudier.

Les Érismatures à barbillons semblent être dans le même cas. Outre le canard qui imitait les insultes de son ancien gardien, Ten Cate en a identifié un autre qui a été élevé avec des Canard à sourcils (Anas superciliosa) et qui, par conséquent, faisait coin-coin comme eux. Les deux canards ont été élevés en captivité depuis leur éclosion. Les canards Érismatures sauvages produisent des sons très différents et ne se soucient pas de l’acquisition de nouveaux sons dans leur répertoire vocal, ce qui explique également pourquoi leurs capacités à acquérir des vocalisations ont été ignorées jusqu’à présent : ils font apparemment d’horribles animaux de compagnie.

En outre, tous les Érismatures captifs ne semblent pas imiter les sons étrangers. Les femelles en captivité ne font pas de démonstrations vocales, et les imitations effectuées par les mâles faisaient partie de leurs messages de démonstration destinés aux partenaires potentiels.

Selon les scientifiques dans leur nouvelle étude :

Avec les précédentes observations de différences vocales entre les populations et de vocalisations déviantes chez les individus élevés en captivité, ces observations démontrent la présence d’un apprentissage vocal avancé à un niveau comparable à celui des oiseaux chanteurs et des perroquets. Nous discutons des conditions d’élevage qui ont pu donner lieu à ces imitations et suggérons que la structure des vocalisations des canards indique un contrôle assez sophistiqué et flexible du mécanisme de production vocale.

L’étude publiée dans Philosophical Transactions of the Royal Society B : Vocal imitations and production learning by Australian musk ducks (Biziura lobata) et présentée sur le site de l’université de Leyde : Even a duck can parrot.

 

Il y a actuellement un appel aux dons pour la survie de GuruMeditation. Vous pouvez consulter la note du Guru à ce sujet…

Le Guru reprend du service, mais l’Appel aux Dons reste plus que jamais ouvert !

…ou bien participer directement avec l’icône ci-dessous. Merci pour votre aide !

En Antarctique, le trou dans la couche d’ozone constitue une menace pour la vie

Malgré le protocole de Montréal, la couche d’ozone, essentielle pour bloquer les rayons ultraviolets du soleil, n’est pas entièrement reconstituée. Les espèces animales et végétales de l’Antarctique sont donc en danger.

L’avertissement émane de quatre membres du groupe d’évaluation des effets sur l’environnement des Nations unies, qui écrivent dans leur étude (lien plus bas) que le trou qui s’élargit chaque année dans la couche d’ozone reste désormais ouvert pendant l’été en Antarctique. Cela risque…

Finalement, les tyrannosaures étaient loin d’être aussi intelligents qu’un singe

Le Tyrannosaurus rex était à peu près aussi intelligent que les crocodiles modernes et d’autres reptiles, selon une équipe de chercheurs qui a étudié les récentes affirmations selon lesquelles les prédateurs du Crétacé auraient été aussi intelligents que des singes.

Il n’y a pas si longtemps, la neuroscientifique brésilienne Suzana Herculano-Houzel a publié une étude controversée (lien ci-dessous) qui affirmait avec audace que le T. rex avait une intelligence rivalisant avec celle des babouins modernes…

Le lieu de création d’un astéroïde proche est lié à un cratère déterminé sur la Lune

Il est possible de connaitre l’origine de nombreux astéroïdes en remontant à leur lieu de naissance, la planète ou la lune dont ils se sont détachés. Mais pour la première fois, des scientifiques affirment aujourd’hui avoir retracé les origines d’un astéroïde jusqu’au cratère spécifique qui l’a vu naître.

Les cratères ne sont pas seulement les cicatrices que les impacts d’astéroïdes laissent sur les planètes ou les lunes, mais ils peuvent aussi être le lieu de naissance de nouveaux astéroïdes. Si l’impact est suffisamment violent, des fragments de roche peuvent être…

Dans l’optique de produire un ordinateur sur le modèle d’un cerveau, des scientifiques créés une cellule cérébrale fonctionnelle à partir d’un mélange de sel et d’eau

Des chercheurs ont simulé pour la première fois des connexions neurologiques, des synapses, en utilisant de l’eau et des sels identiques à ceux utilisés par le cerveau, contribuant ainsi à un domaine émergent qui associe la biologie et l’électronique, “l’iontronic”.

L’équipe de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et de l’université de Sogang (Corée du Sud) affirme s’être inspirée du fonctionnement du cerveau humain, qui utilise également des particules chargées, appelées ions, dissoutes dans l’eau pour transmettre des…

La bioluminescence est apparue il y a 540 millions d’années

Des scientifiques ont repoussé de près de 300 millions d’années la première apparition de la bioluminescence chez les animaux.

On parle de bioluminescence lorsqu’un organisme produit sa propre lumière par le biais de réactions chimiques dans son corps. Elle est présente chez certains champignons, bactéries et insectes tels que les lucioles. Mais elle est particulièrement répandue chez les vertébrés et les invertébrés marins. Il semble que la bioluminescence ait évolué indépendamment au moins 94 fois…

Découverte en Chine d’empreintes de dinosaures troodontides géants

D’énormes empreintes fossiles de dinosaures ont été découvertes dans le sud de la Chine. Elles ont été laissées par un troodontidé qui pourrait être l’un des plus grands.

Ils sont désignés raptor en anglais, un terme couramment utilisé pour désigner les dinosaures bipèdes des groupes Dromaeosauridae et Troodontidae. L’analyse de leurs crânes indique qu’ils chassaient en meute et qu’ils étaient les plus intelligents des dinosaures, rivalisant avec les mammifères en termes d’intelligence.  On pense que les…

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This