Le changement climatique réduirait la fréquence des cyclones tropicaux
Selon une nouvelle analyse, les cyclones tropicaux sont devenus moins fréquents en raison du changement climatique.
La recherche, publiée cette semaine (lien plus bas), suggère qu’une diminution globale des cyclones tropicaux s’est produite au cours du XXe siècle et que cette tendance se poursuit.
Image d’entête : l’ouragan Kate le 4 octobre 2003 photographié par l’instrument MODIS à bord du satellite Terra de la NASA. (NASA MODIS Satellite Imagery)
Mais les chercheurs soulignent que cela ne signifie pas que nous pouvons baisser la garde face aux cyclones au XXIe siècle : des cyclones moins nombreux aujourd’hui peuvent toujours causer plus de dégâts.
Il est difficile d’examiner l’histoire des phénomènes météorologiques extrêmes comme les cyclones avant les années 1960, car les archives humaines sont incomplètes (à partir des années 1960, les données satellitaires ont rendu les choses beaucoup plus simples).
Les chercheurs ont résolu ce problème en utilisant l’ensemble de données du Twentieth Century Reanalysis. Ce projet, mené par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA, Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique), utilise la modélisation et les archives pour reconstruire un ensemble de données sur les conditions météorologiques mondiales de manière très détaillée, jusqu’en 1836.
À l’aide de cette approximation, les chercheurs ont constaté une baisse globale de 13 % du nombre de cyclones qui se forment au cours du XXe siècle. L’intensité des cyclones a diminué dans presque toutes les régions du globe où ils se produisent.
Selon l’auteur principal, le Dr Savin Chand, chercheur à l’université Fédération (Australie) :
La seule exception à cette tendance est le bassin de l’Atlantique Nord, où le nombre de cyclones tropicaux a augmenté au cours des dernières décennies. Cela peut s’expliquer par le fait que le bassin se remet d’une baisse du nombre de cyclones tropicaux due aux émissions d’aérosols d’origine humaine à la fin du XXe siècle. Le nombre de tempêtes annuelles reste toutefois inférieur à celui de l’époque préindustrielle.
Selon la théorie des chercheurs, l’augmentation des températures aurait fait en sorte que les conditions soient plus défavorables à la formation de cyclones. Quelques raisons atmosphériques peuvent expliquer ce phénomène, notamment des phénomènes d’assèchement au milieu de la troposphère et l’augmentation du cisaillement du vent.
Toujours selon Chand :
Le fait que moins de cyclones se forment en raison du réchauffement climatique anthropique peut représenter une bonne nouvelle. Il convient toutefois de noter que la fréquence n’est qu’un aspect permettant de contrôler les risques associés aux cyclones tropicaux.
La répartition géographique des cyclones se modifie, et les cyclones tropicaux sont devenus plus intenses au cours des dernières décennies. Dans certaines régions du monde, ils se rapprochent également des zones côtières, où les populations et les aménagements se développent.
D’autres recherches ont suggéré que nous pouvons nous attendre à des précipitations plus importantes de la part des cyclones qui se forment.
Toutefois, comme ces facteurs n’ont pas été évalués dans notre étude, aucune conclusion directe sur les changements globaux en matière de risque ne peut être tirée.
Avec l’amélioration de la modélisation, les chercheurs espèrent pouvoir dégager davantage de tendances sur le long terme concernant l’intensité des cyclones tropicaux et d’autres risques.
L’étude publiée dans Nature Climate Change : Declining tropical cyclone frequency under global warming et présentée sur le site de l’Université Federation : Research shows tropical cyclones have decreased alongside human-caused global warming – but don’t celebrate yet.