Des scientifiques japonais veulent construire des bases à gravité artificielle sur la Lune et Mars
Les recherches sur les effets de la vie dans un environnement où la gravité est inférieure à celle de la Terre ne manquent pas, l’une des principales préoccupations étant la réduction de la masse osseuse, mais le problème atteint un tout autre niveau lorsqu’il s’agit de subvenir aux besoins de quelques générations nées et élevées dans de telles conditions. Ces préoccupations posent un drôle de dilemme aux scientifiques qui envisagent un avenir où des personnes vivront sur la lune ou sur Mars, un avenir dans lequel l’humanité devra bien sûr résoudre le problème de la gravité.
Pour tenter de résoudre ce problème critique, une équipe de scientifiques japonais a proposé de construire sur la lune une structure habitable conique qui tournerait pour générer une force gravitationnelle de la même ampleur que la force gravitationnelle naturelle de la Terre.
Des experts de l’université de Kyoto, en collaboration avec les responsables de la société Kajima Corporation, ont donné une présentation virtuelle détaillant leur structure.
Le plan se compose de trois éléments distincts, dont le premier, appelé « The Glass », vise à apporter une gravité simulée sur la Lune et sur Mars grâce à la force centrifuge.
La gravité sur la Lune et sur Mars est respectivement d’environ 16,5 % et 37,9 % de celle de la Terre. Lunar Glass et Mars Glass pourraient combler cette différence. Il s’agit donc de cônes massifs et tournants qui utiliseront la force centrifuge pour simuler les effets de la gravité terrestre. Ces cônes tournants auront un rayon approximatif de 100 mètres et une hauteur de 400 mètres, et effectueront une rotation toutes les 20 secondes, créant une sensation de 1g pour les personnes à l’intérieur (1g étant la gravité sur Terre). Les chercheurs visent la seconde moitié du 21e siècle pour la construction du Lunar Glass, ce qui semble déraisonnablement optimiste compte tenu de l’expertise technologique apparemment nécessaire pour réaliser ce projet.
Le deuxième élément du plan est le « complexe de biome central » pour « relocaliser un écosystème réduit dans l’espace », selon le communiqué de presse. Le complexe de biome central existerait au sein de la structure Moon Glass/ Mars Glass et c’est là que vivraient les explorateurs humains, selon les indications.
Le dernier élément de ce projet est “l’Hexagon Space Track », ou Hexatrack, une infrastructure de transport à grande vitesse qui pourrait relier la Terre, Mars et la Lune. L’Hexatrack nécessitera au moins trois stations différentes, une sur la lune de Mars, Phobos, une en orbite terrestre et une autour de la Lune (probablement la passerelle lunaire prévue).
Présentation du projet lors d’une conférence de presse
Le Lunar Glass n’est pas le premier projet de ce type. En 1975, des experts de l’université de Stanford ont présenté un concept appelé tore de Stanford lors de l’étude d’été de la NASA. Il était imaginé comme un anneau en forme de beignet mesurant environ 2 km de diamètre et il était censé abriter entre 10 000 et 140 000 résidents.
Le concept présenté sur le site du Space Innovation Kyoto : Développement d’installations à gravité artificielle sur la Lune et sur Mars (collaboration Université de Kyoto/Kajima) – Vise à établir un écosystème réduit grâce à une technologie de base.