Découverte d’une "planète océan" potentielle à 100 années-lumière de la Terre
À ce jour, les chercheurs ont découvert (et confirmé) un total de 5 071 exoplanètes, et 8 870 autres sont en attente de confirmation. Depuis 1992, date de la découverte de la première exoplanète, la technologie s’est considérablement améliorée et les techniques d’observation sont devenues de plus en plus performantes.
Image d’entête : représentation artistique de l’exoplanète TOI-1452 b, une petite planète qui pourrait être entièrement recouverte d’un océan profond. (Benoit Gougeon, Université de Montréal)
Les astronomes font maintenant des découvertes incroyables à un rythme effréné. Dernièrement, un nouveau monde extraterrestre passionnant a été découvert.
Une équipe de chercheurs canadiens a découvert une exoplanète, une planète orbitant autour d’une autre étoile, qui serait entièrement recouverte d’eau, à seulement 100 années-lumière d’ici.
Désigné TOI-1452 b, ce monde orbite autour de l’une des deux étoiles formant un système binaire dans la constellation du dragon, près de la Grande Ourse dans le ciel du nord. En plus de sa taille et de sa masse légèrement supérieures à celles de la Terre, l’exoplanète est située à une distance de son étoile où sa température ne serait ni trop chaude ni trop froide pour que de l’eau à l’état liquide puisse exister.
Cette dernière pourrait être une planète océanique, un monde complètement immergé sous l’eau. Elle est similaire aux lunes Ganymède et Callisto de Jupiter, ainsi qu’à Titan et Encelade de Saturne, qui auraient également des océans souterrains.
Représentation de l’exoplanète TOI-1452 b. (Benoît Gougeon, Université de Montréal)
Il est possible que certaines exoplanètes aient plus d’eau que d’autres. Un certain nombre d’une taille comprise entre celle de la Terre et celle de Neptune ont été découvertes, et leur rayon et leur masse ont été déterminés ces dernières années. Plusieurs planètes ont une densité qui ne peut s’expliquer que par un matériau plus léger que celui qui compose la structure interne de la Terre, comme l’eau. La constellation du Dragon est toujours visible dans le ciel boréal la nuit. De plus, son atmosphère peut être étudiée, car elle est suffisamment proche. Selon le professeur René Doyon de l’Université de Montréal, directeur de l’Institut de recherche sur les exoplanètes (iREx) et de l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM), qui a participé à la composante NIRISS du télescope spatial :
Nos observations avec le télescope james Webb seront essentielles pour comprendre TOI-1452 b.
Je suis extrêmement fier de cette découverte car elle témoigne du haut niveau de nos chercheurs et de notre instrumentation. Grâce à l’OMM, à un instrument spécial conçu dans nos laboratoires appelé SPIRou, et à une méthode analytique innovante développée par notre équipe de recherche, nous avons pu détecter cette exoplanète unique en son genre.
TOI-1452 est l’une des deux étoiles du système binaire dont la taille est bien inférieure à celle de notre Soleil. Le télescope TESS voit les deux étoiles comme un seul point lumineux puisqu’elles ne sont séparées que par 97 unités astronomiques, soit environ deux fois la distance entre le Soleil et Pluton. Néanmoins, la haute résolution des images de PESTO a permis de distinguer les deux objets, et une équipe japonaise a confirmé l’orbite de l’exoplanète TOI-1452 après d’autres observations.
Représentation artistique de la surface de TOI-1452 b. (Benoit Gougeon, Université de Montréal)
Notre connaissance de TOI-1452 b jusqu’à présent indique qu’elle n’est pas semblable à la Terre. Selon l’étude, la planète est environ 70% plus grande. La planète est en orbite autour de l’une des deux étoiles naines rouges qui tournent l’une autour de l’autre. Même si cela semble étrange, c’est beaucoup plus commun que l’étoile solitaire de notre système solaire.
La masse de la planète, près de cinq fois la masse de la Terre, a été estimée après plus de 50 heures d’observation. On pense que TOI-1452 b est rocheuse comme la Terre, mais au lieu que l’eau représente 1% de la masse de la Terre, elle pourrait représenter jusqu’à 30% de la masse de TOI-1452 b.
Pour Charles Cadieux, étudiant en doctorat à l’Université de Montréal et membre d’iREx :
TOI-1452 b est un bon candidat pour une planète océanique. Son rayon et sa masse suggèrent une densité beaucoup plus faible que celle à laquelle on pourrait s’attendre pour une planète essentiellement composée de métal et de roche, comme la Terre.
L’étude publiée dans l’Astrophysical Journal : TOI-1452 b: SPIRou and TESS reveal a super-Earth in a temperate orbit transiting an M4 dwarf et présente sur le site de l’Université de Montréal : Une planète… océan?