L’intelligence artificielle de DeepMind (Google) prédit des millions de mutations nocives de l’ADN
DeepMind, propriété de Google, affirme avoir réalisé une nouvelle percée scientifique, avec un vaste catalogue de mutations génétiques qui pourrait accélérer le diagnostic des maladies.
L’entreprise a publié un catalogue de 71 millions de mutations « faux-sens » (Missense, en anglais), c’est-à-dire des mutations génétiques dans l’ADN qui peuvent altérer la fonction de certaines protéines. DeepMind a déclaré que, dans certains cas, ces mutations peuvent entraîner des maladies telles que la mucoviscidose, la drépanocytose et le cancer.
Image d’entête, à partir de l’étude : l’IA AlphaMissense de Google DeepMind peut prédire si des mutations affecteront le fonctionnement de protéines (rouge=prévu comme pathogène, bleu=prévu comme bénin, gris=incertain) telles que la sous-unité β-globin (à gauche) ou le régulateur de la conductance transmembranaire de la fibrose kystique (à droite). (Google DeepMind)
Selon DeepMind :
Avec des millions de mutations possibles et des données expérimentales limitées, les mutations susceptibles d’engendrer des maladies restent un mystère. Cette connaissance est essentielle pour accélérer le diagnostic et mettre au point des traitements qui sauvent des vies.
L’entreprise affirme que son dernier modèle d’intelligence artificielle (IA), AlphaMissense, a pu classer 89 % de ces 71 millions de mutations comme « probablement pathogènes ou probablement bénignes ». DeepMind affirme également qu’il s’agit là d’un progrès considérable, car seuls 0,1 % de ces possibles variantes de faux-sens ont été confirmés par des experts humains.
DeepMind a mis ses prédictions en libre accès et affirme également avoir mis son modèle AlphaMissense en open source. Ce modèle est basé sur le système d’IA AlphaFold, qui a prédit la structure de plus de 200 millions de protéines l’année dernière (lien ci-dessous). L’entreprise détenue par Google a utilisé ce résultat pour mettre en avant la puissance des outils d’IA et a déclaré qu’ils pourraient accélérer la recherche « dans des domaines allant de la biologie moléculaire à la génétique clinique et statistique ».
DeepMind ajoute :
Les expériences visant à découvrir les mutations à l’origine de maladies sont coûteuses et laborieuses, chaque protéine est unique et chaque expérience doit être conçue séparément, ce qui peut prendre des mois. En utilisant les prédictions de l’IA, les chercheurs peuvent avoir un aperçu des résultats pour des milliers de protéines à la fois, ce qui peut aider à prioriser les ressources et à accélérer les études plus complexes.
Au début de l’année, Google a fusionné DeepMind et Google Brain afin de concentrer ses efforts en matière d’IA. Google s’efforce de ne pas se laisser distancer par ses concurrents dans la course à la création des meilleurs systèmes d’IA, en particulier dans le domaine de l’IA générative, depuis que ChatGPT a pris le monde d’assaut et que le moteur de recherche rival Bing a été infusé avec le populaire chatbot d’OpenAI.
En début de semaine, Google a révélé que son chatbot Bard pouvait s’intégrer aux courriels, documents et autres fichiers d’un utilisateur sauvegardés dans le nuage pour donner des réponses personnalisées à ses questions.
L’étude publiée dans Science : Accurate proteome-wide missense variant effect prediction with AlphaMissense et présentée sur le blog de DeepMind : A catalogue of genetic mutations to help pinpoint the cause of diseases.