Où trouver actuellement l’air le plus pur sur la Terre ?
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Il semble que l’océan Austral (Antarctique) soit l’endroit où l’on puisse respirer profondément.
Les scientifiques spécialistes de l’atmosphère affirment avoir identifié une région de latitude égale à 40° sud qui est « vraiment vierge » parce que l’air de la couche limite qui alimente les nuages inférieurs est essentiellement exempt d’aérosols produits par des activités anthropiques (humaines) ou transportés depuis des terres lointaines.
Image d’entête : une vague de l’océan Australe et ses embruns transportant des aérosols marins. (Peter Shanks/ CSIRO)
La communauté bactérienne aéroportée en été dans cette région, située directement au sud de l’Australie, est dominée par des bactéries marines émises dans les embruns.
L’étude, la première à mesurer la composition en bioaérosols de l’océan, a été menée par Sonia Kreidenweis de l’université d’État du Colorado aux États-Unis et elle a utilisé les données recueillies à bord du navire de recherche australien R/V Investigator.
Les chercheurs ont recueilli des échantillons de bioaérosols à bord du R/V Investigator, un navire de recherche de l’Australian Marine National Facility. (Kendall Sherrin/ CSIRO)
Selon le coauteur de l’étude, Thomas Hill :
Nous avons pu utiliser les bactéries présentes dans l’air au-dessus de l’océan Austral comme outil de diagnostic pour déduire les principales propriétés de la basse atmosphère ; par exemple, que les aérosols contrôlant les propriétés des nuages sont fortement liés aux processus biologiques de l’océan, et que l’Antarctique semble être isolé de la dispersion vers le sud des micro-organismes et des dépôts de nutriments des continents du sud.
Dans l’ensemble, cela suggère que l’océan Austral est l’un des rares endroits sur Terre qui a été peu affecté par les activités anthropiques.
L’équipe a échantillonné l’air dans la partie inférieure de l’atmosphère qui est en contact direct avec l’océan, pendant que le R/V Investigator, qui est exploité par l’agence scientifique nationale australienne CSIRO, se dirigeait vers le sud jusqu’à la lisière des glaces de l’Antarctique.
A partir de l’étude : les différentes zones d’échantillonnage. (Jun Uetake et Coll./ Proceedings of the National Academy of Sciences)
Ils ont recueilli des microbes aéroportés et, grâce au séquençage de l’ADN, au suivi des sources et aux trajectoires de retour du vent, ils ont déterminé que leurs origines étaient marines.
La composition bactérienne a également été différenciée en larges zones latitudinales, suggérant que les aérosols provenant de masses terrestres éloignées et les activités humaines, telles que la pollution ou les émissions du sol provoquées par le changement d’utilisation des terres, ne se déplaçaient pas vers le sud dans l’air antarctique.
Selon Kreidenweis, Hill et ses collègues, les résultats contrastent avec ceux des études des océans dans les zones subtropicales et l’hémisphère nord, qui montrent que la plupart des microbes proviennent de continents situés contre le vent.
Les plantes et le sol sont de fortes sources de particules qui déclenchent la congélation des gouttelettes de nuages surfondues, connues sous le nom de particules/ noyau glaciogène. Ce processus réduit la réflectivité des nuages et augmente les précipitations, ce qui augmente la quantité de lumière solaire atteignant la surface et modifie l’équilibre radiatif de la Terre.
Cependant, au-dessus de l’océan Austral, les chercheurs affirment que les émissions d’embruns dominent la matière disponible pour former des gouttelettes de nuages liquides. Les concentrations de particules glaciogène, rares dans l’eau de mer, sont les plus faibles jamais enregistrées sur la planète.
En fait, l’air au-dessus de l’océan Austral était si propre qu’il y avait très peu d’ADN à analyser.
En 2019, des chercheurs avaient identifié le cap Grim en Tasmanie, près de la bordure nord de l’océan Austral, comme le précédent site où l’air était le plus pur du monde
Les résultats sont publiés dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Airborne bacteria confirm the pristine nature of the Southern Ocean boundary layer et présentés sur le site de l’université de l’état du Colorado : CSU atmospheric scientists identify cleanest air on Earth in first-of-its-kind study.