L’essai d’un nouveau médicament se conclut par la rémission du cancer chez les 18 patients
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Des patients atteints d’une forme spécifique de cancer du rectum à un stade intermédiaire ont profité d’un nouveau traitement en expérimentation qui a donné des résultats étonnants lors d’un petit essai clinique. Tous les malades ont depuis connu une rémission complète. Bien que les résultats soient basés sur un échantillon de seulement 18 personnes, ils pourraient avoir d’importantes répercussions pour le traitement de ces cancers particuliers.
Les résultats de l’essai clinique de phase II ont été publiés fin de semaine dernière (lien plus bas). Des chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center et de l’université Yale (États-Unis) ont participé à l’étude, qui était parrainée par la société pharmaceutique GlaxoSmithKline.
L’essai portait sur des volontaires atteints d’un cancer du rectum de stade II ou III, ce qui signifie que leurs tumeurs avaient commencé à grossir et à se propager aux parties voisines du corps. Il a également été déterminé que leur cancer était causé par un mécanisme particulier connu sous le nom de déficience de la réparation des mésappariements ou mismatch repair.
Les cancers peuvent se former pour de nombreuses raisons différentes. Mais parfois, nos cellules développent des mutations qui les empêchent de réparer les erreurs commises lorsque l’ADN est copié en leur sein. Ces erreurs peuvent ensuite conduire à des cellules cancéreuses.
Les chercheurs ont émis l’hypothèse que leur traitement, un anticorps fabriqué en laboratoire appelé dostarlimab, pourrait aider ce sous-ensemble de patients. Il agit en inhibant une protéine connue sous le nom de Programmed cell death 1 (PD-1), présente dans de nombreuses cellules cancéreuses. Cette inhibition permet ensuite au système immunitaire de reconnaître les cellules cancéreuses comme nuisibles et de les cibler pour les détruire. Le médicament a été mis au point par GlaxoSmithKline et il a reçu l’an dernier une autorisation accélérée de l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) pour des cas de cancer de l’endomètre liés à un défaut de réparation des mésappariements.
Les patients ont reçu une dose de dostarlimab toutes les 3 semaines pendant 6 mois. Après cela, selon le protocole initial, elles devaient recevoir une chimioradiothérapie standard et subir une intervention chirurgicale si leurs tumeurs étaient encore détectables. Mais de façon remarquable, le traitement seul a semblé éradiquer complètement leur cancer. Au moment de la publication de l’étude, 18 patients ont terminé le traitement, tandis que 12 ont été suivis pendant au moins un an, et aucun d’entre eux n’a montré de signes de récidive du cancer jusqu’à présent.
Les cancers sont notoirement résistants au traitement, et peu de médicaments, voire aucun, n’ont jamais donné le genre de résultats observés ici. Le premier patient à qui l’on a administré le médicament n’a toujours pas de cancer 2 ans plus tard.
Cela dit, les résultats sont encore très précoces et il faudra encore beaucoup de recherches, avec des études de plus grande envergure, pour confirmer l’efficacité du médicament, notamment à long terme. Le dostarlimab et les traitements d’immunothérapie similaires ne sont pas exempts d’effets secondaires et peuvent parfois entraîner de graves complications, comme une faiblesse musculaire, bien qu’aucun effet indésirable de ce type n’ait été signalé dans cet essai. Et le médicament n’est pas bon marché, puisqu’il coûte 11 000 dollars (10 200 euros) par dose.
Mais si ces résultats sont validés plus avant, ils pourraient très bien conduire à une nouvelle méthode de traitement standard pour ce type de cancer. La déficience de la réparation des mésappariements est le plus souvent liée au cancer colorectal, mais elle peut également être à l’origine de cancers du sein, de la thyroïde, de la vessie et de la prostate, entre autres.
Les résultats obtenus ici suggèrent que les inhibiteurs PD-1 pourraient aider les personnes atteintes de ces tumeurs à éviter des traitements plus épuisants, s’ils sont utilisés suffisamment tôt dans le développement du cancer, avant qu’il ne se propage dans tout le corps.
L’étude publiée dans le New England Journal of Medicine : PD-1 Blockade in Mismatch Repair–Deficient, Locally Advanced Rectal Cancer, présentée sur le site du Memorial Sloan Kettering Cancer Center : Rectal Cancer Disappears After Experimental Use of Immunotherapy et à partir de l’interview des chercheurs dans le New York Time : A Cancer Trial’s Unexpected Result: Remission in Every Patient.
Il reste à savoir si le prix de $11.000 est lié au coût de fabrication ou est celui de la rançon que GSK espère pouvoir extorquer aux êtres humains atteints de cette maladie gravissime qu’est le cancer.