Les humains peinent à identifier l’agressivité chez les chiens et chez leurs congénères
Les humains sont très mauvais pour interpréter les caractéristiques agressives des chiens et malheureusement, des autres humains.
Le fait d’être capable d’interpréter correctement les interactions sociales est une compétence importante qui permet aux humains de réagir de manière appropriée dans différentes situations.
Or, une étude menée par le groupe de recherche sur les études canines (DogStudies) de l’Institut Max Planck de géoanthropologie, en Allemagne, montre que si nous sommes généralement capables de distinguer la nature des interactions sociales entre enfants, chiens et singes, nous sommes nuls pour identifier les comportements négatifs chez les chiens et les humains.
Les chercheurs ont présenté à 96 adultes de courtes séquences vidéo d’interactions agressives, neutres et ludiques entre deux individus de trois espèces différentes : enfants humains, chiens et macaques. Les clips comprenaient des indices, tels que des postures corporelles et des expressions faciales, mais se terminaient avant que l’interaction n’ait lieu. La moitié des participants à l’étude devaient classer l’interaction comme étant agressive, neutre ou ludique, tandis que l’autre moitié devait prédire le résultat à partir de trois phrases préparées par les expérimentateurs décrivant les trois résultats possibles.
Les chercheurs ont constaté que les participants ont obtenu des résultats supérieurs au hasard pour les deux tâches, même sans expérience préalable avec l’espèce non humaine. Ils ont fait le bon choix parmi les trois résultats dans 50 à 80 % des interactions et ils ont été plus précis dans la catégorisation des interactions ludiques, qu’ils ont identifiées correctement dans 70 % des cas.
Ce ne fut pas le cas pour la prédiction des situations d’agressivité chez les humains et chez les chiens en particulier. Les participants ont évalué les contextes agressifs chez les chiens au niveau du hasard, et ils ont prédit des résultats inférieurs au niveau du hasard.
Selon la première auteure de l’étude, la Dr Theresa Epperlein, du groupe de recherche DogStudies de l’Institut Max Planck de géoanthropologie, en Allemagne :
Il est possible que nous soyons enclins à supposer que les autres humains et le « meilleur ami de l’homme » ont de bonnes intentions. Peut-être que ce biais nous empêche de reconnaître les situations agressives chez ces espèces.
Selon la coauteure de l’étude, la Dr Juliane Bräuer, chef du groupe de recherche DogStudies :
Nos résultats soulignent le fait que les interactions sociales peuvent souvent être ambiguës et suggèrent que la prédiction précise des résultats peut être plus avantageuse que la catégorisation des contextes émotionnels.
L’étude publiée dans PLOS ONE : Context and prediction matter for the interpretation of social interactions across species et présentée sur le site de l’Institut Max Planck de géoanthropologie : Humans Struggle to Identify Aggression in Dogs, Other Humans.