Sélectionner une page

Record : un ADN vieux de 2 millions d’années révèle un écosystème disparu depuis fort longtemps

13 Déc 2022 | 0 commentaires

ADN 2 millions années 1 22

Le record du plus ancien ADN survivant au monde a été battu. Une équipe internationale de scientifiques a découvert de l’ADN datant de 2 millions d’années, préservé dans des sédiments de l’ère glaciaire qui renferment un écosystème entier de formes de vie connues et inconnues.

Image d’entête : représentation artistique de l’écosystème qui vivait au Groenland il y a 2 millions d’années, telle que révélée par les plus anciens échantillons d’ADN au monde. (Beth Zaiken/ Université de Cambridge)

La durée maximale de survie de l’ADN a longtemps fait l’objet de débats. On pense généralement qu’il se dégrade en quelques milliers d’années, mais dans des conditions idéales, très froides et très sèches, la limite supérieure théorique a été fixée à environ 1 million d’années. L’année dernière, une équipe a confirmé que l’ADN pouvait durer au moins aussi longtemps avec la découverte d’ADN de mammouth datant de 1,2 million d’années (lien ci-dessous).

Le plus ancien ADN séquencé à ce jour provient de mammouths âgés d’un million d’années

Et maintenant, ce record a été presque doublé. Des scientifiques ont découvert un échantillon de sédiments au Groenland contenant de l’ADN environnemental (ADNe) datant d’environ 2 millions d’années. L’échantillon contient des fragments d’ADN provenant de nombreux animaux, plantes et microbes différents, offrant un instantané sans précédent d’un écosystème complexe perdu dans le temps.

Principale zone de la formation géologique de Kap København. Au bas de la section, des dépôts marins profonds sont recouverts par des dépôts côtiers de matériaux sableux fins. Les deux personnes en haut de la formation sont en train de prélever des échantillons d’ADN environnemental. (Professeur Svend Funder/ Université de Cambridge)

ADN 2 millions années 4 22

Selon le professeur Eske Willerslev, coauteur principal de l’étude :

Un nouveau chapitre couvrant un million d’années supplémentaires d’histoire a enfin été ouvert et, pour la première fois, nous pouvons observer directement l’ADN d’un écosystème passé aussi loin dans le temps. L’ADN peut se dégrader rapidement, mais nous avons montré que, dans les bonnes circonstances, nous pouvons maintenant remonter plus loin dans le temps que quiconque aurait osé l’imaginer.

Le dépôt de sédiments mesurait près de 100 m d’épaisseur, et s’est accumulé pendant 20 000 ans à l’intérieur de l’embouchure d’un fjord. Il a ensuite été enfoui par le pergélisol, qui a protégé et conservé les échantillons d’ADN pendant 2 millions d’années.

Gros plan de la matière organique dans les dépôts côtiers. Les couches organiques montrent des traces de la riche flore végétale et de la faune d’insectes qui vivaient il y a deux millions d’années à Kap København, au nord du Groenland. (Professeur Svend Funder/ Université de Cambridge)

ADN 2 millions années 3 22

À l’intérieur de ce dépôt, les chercheurs ont pu identifier 41 échantillons d’ADN distincts et utilisables, qui ont ensuite été comparés à de vastes bibliothèques d’échantillons d’ADN d’organismes actuels. L’équipe a ainsi pu identifier de nombreuses espèces qui vivaient dans l’ancien Groenland.

Les chercheurs ont détecté de l’ADN de rennes, de lièvres, de lemmings, de rongeurs, d’oies et même d’animaux marins comme les limules. Étonnamment, l’équipe a également trouvé des traces de mastodontes, un parent des mammouths dont on pensait auparavant qu’ils ne vivaient qu’en Amérique du Nord et centrale. Ces créatures vivaient parmi les bouleaux, les peupliers et les thuyas, ainsi que d’autres arbustes et herbes. De l’ADN bactérien et fongique a également été détecté.

Des restes de branches provenant de la forêt qui poussait à Kap København il y a deux millions d’années.(Professeur Svend Funder/ Université de Cambridge )

ADN 2 millions années 2 22

Certains de ces fragments d’ADN ont été clairement identifiés comme les prédécesseurs d’espèces modernes, tandis que d’autres n’ont pu être identifiés qu’au niveau du genre. Le plus curieux, c’est que certains échantillons d’ADN n’ont pas pu être identifiés parmi les espèces encore vivantes. De nombreux échantillons ont été collectés dès 2006, mais les scientifiques ont dû attendre que la technologie les rattrape.

Selon le professeur Kurt H. Kjær de l’Université de Copenhague, premier auteur de l’étude :

Ce n’est que lorsqu’une nouvelle génération d’équipements d’extraction et de séquençage de l’ADN a été mise au point que nous avons pu localiser et identifier des fragments d’ADN extrêmement petits et endommagés dans les échantillons de sédiments. Cela signifie que nous avons finalement été en mesure de cartographier un écosystème vieux de deux millions d’années.

Selon l’équipe, cette nouvelle découverte indiquerait que de l’ADN extrêmement ancien pourrait être préservé dans d’autres parties du monde, ce qui permettrait de découvrir de nouveaux aspects incroyables de l’évolution.

Eske Willerslev présente le contexte de sa découverte et comment il utilise l’ADN :

L’étude publiée dans Nature : A 2-million-year-old ecosystem in Greenland uncovered by environmental DNA et présentée sur le site du St Jhon’s College : Discovery of world’s oldest DNA breaks record by one million years et de l’Université de Cambridge : A new chapter in the history of evolution.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This